Le téléphéfric

Publié le 27 avril 2012

On avait l’avait déjà vu en 2007 pour promouvoir l’implantation d’une enseigne internationale dans l’agglomération grenobloise. En octobre 2011 les messages publicitaires d’une banque recouvraient les bulles du téléphérique grenoblois. Certains avaient alors laissé croire que le déshabillage des bulles résultait de la protestation de la population et de la mobilisation d’associations tels que « Paysage de France ». A bien y regarder, ce retrait que l’on croyait forcé, n’intervenait qu’à la fin prévue du contrat. On espérait donc qu’après l’émotion suscitée par ces deux précédents, l’utilisation du patrimoine municipal à des fins publicitaires était définitivement révolue. D’autant que, comme nous l’avions déjà souligné, en procédant de la sorte la ville violait son propre règlement de publicité. Or l’incohérence, l’entêtement (une constante sur d’autres nombreux dossiers) et le viol des règles dont on s’est soi-même doté, ne semble pas perturber la majorité municipale. Cette fois, les bulles servent pendant 4 jours de support publicitaire au SAM (Salon Mondial de l’Aménagement Durable en Montagne) et à une entreprise de stature internationale spécialisée dans le transport par câble et les remontées mécaniques. Comme on le voit ce salon de la montagne est devenu « mondial » et « durable » terme qui est désormais associé dans l’inconscient collectif à « vert » ou « écologique » . Et chacun sait que recouvrir les bulles de publicités relève en tous points d’une démarche écologique.

Au-delà de l’affront fait au patrimoine municipal, reste quelques questions auxquelles cette majorité serait bien inspirée d’apporter des réponses. Qui est donc la cible de cette publicité pour un salon qui s’adresse essentiellement à des professionnels ? Quel est le commanditaire qui se paie les bulles comme un vulgaire espace publicitaire et pour quel montant ? Enfin, à ce rythme, faut-il s’attendre à voir se multiplier ce type d’opération en utilisant, pourquoi se gêner, d’autres équipements du patrimoine municipal (mairie, tour Perret, écoles…) à des fins publicitaires. La ville serait-elle à vendre ? A l’entendre, le directeur de la Régie du Téléphérique ferait la pluie et le beau temps et justifie cette opération par le fait que l’argent ainsi récolté servirait à valoriser le site et financer une partie de la mise en accessibilité de la Bastille (comme si on l’avait attendu pour mettre en place ce que l’on doit avant tout à un élu écologiste sous le mandat précèdent). « Je prends l’argent où il est, c’est la philosophie Lambert » dit-il. La ville devrait d’urgence mettre sous (vidéo) surveillance ou (vidéo) protection ce nouveau philosophe autoproclamé qui comme d’autres confond allégrement public et privé.

Mots-clefs :

Le commentaires sont fermés.