Menaces sur la qualité de l’eau de Grenoble ?

Publié le 17 janvier 2013

L’eau de Grenoble est naturellement pure et ne nécessite aucun traitement à l’ozone ou au chlore. La ressource durable et renouvelable résulte de la filtration naturelle de l’eau du Drac par les terrains sableux et alluvionnaires de la plaine de Reymure.

C’est le résultat d’une politique publique durable initiée en 1882 par nos responsables publics, et poursuivie par la remunicipalisation du service public de l’eau de Grenoble un temps livrée au privé par des corrupteurs et corrompus.

L’eau de Grenoble est pompée en profondeur dans la nappe du Drac sur le site de Rochefort par plusieurs puits. Le puits le plus utilisé et le PR4 (ou puits des Mollots) car il fonctionne par simple siphon contrairement aux autres puits. Le PR4 fournit environ 60 % de l’eau délivrée par la Régie des Eaux de Grenoble (REG).

Des décisions qui pourraient être prises prochainement par l’Etat d’augmenter le débit réservé du Drac jusqu’à 5,5 m3/s en aval du barrage de Saint Georges de Commiers pourraient mettre en cause la qualité de l’eau de Grenoble si l’augmentation de ce débit n’était pas raisonné et raisonnable.

L’augmentation du débit réservé est nécessaire pour que le cours d’eau soit correctement alimenté en continu (motifs environnementaux) mais une trop forte augmentation aurait des conséquences environnementales et sociales désastreuses pour le service public essentiel de l’eau potable de Grenoble, pour les raisons suivantes.

La présence du barrage de Saint Georges de Commiers détourne la majeure partie du débit du Drac pour la production d’électricité par EDF. Le débit réservé, actuellement de 3 m3/s, est alors insuffisant pour permettre la continuité du cours d’eau visible du Drac proche du PR4. Sur ce tronçon, le Drac semble être à sec. C’est par la nappe souterraine et par le canal EDF qu’il poursuit son chemin.

La qualité de l’eau de Grenoble est liée au temps important de filtration des eaux souterraines du Drac par les sédiments. Une remise en eau totale du Drac pourrait avoir comme conséquence une diminution importante de la filtration des eaux arrivant au PR4 avec une éventuelle remise en cause de la qualité de l’eau potable et une obligation de la chlorer, ce qui serait une régression inacceptable.

Pourtant aucune obligation règlementaire n’impose la forte augmentation du débit réservé du Drac qui semble envisagée. En effet, selon l’article R 214-111-3 du code de l’environnement, l’usine hydroélectrique de Saint Georges ne peut se voir imposer qu’un vingtième seulement de débit réservé comme indiqué à l’article L 214-18 du même code, soit 2,75 m3/s.

Les champs de captages sont restés propriété de la ville de Grenoble, la REG étant seulement le gestionnaire du site. Il serait urgent que le maire de Grenoble s’exprime publiquement et fortement sur cette question sans attendre les décisions, une forte réaction avant toute décision pourrait être dissuasive vis-à-vis des services de l’Etat. Il est inadmissible qu’un tel dossier ne soit pas mis sur la place publique, alors qu’il est à l’étude depuis des années.

Il est compréhensible que l’administration veuille redonner une vie normale à cette rivière, c’est écologiquement positif, mais il ne doit pas y avoir de conséquences sur la qualité de l’eau potable de Grenoble, qui est une ressource rare de haute qualité à protéger absolument et prioritairement.

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Un commentaire sur “Menaces sur la qualité de l’eau de Grenoble ?”

  1. […] Le 17 janvier, nous lancions une alerte sur une potentielle menace sur la qualité de l’eau de Gre… par une éventuelle remise en eau du Drac au droit du puits de pompage PR4 de l’eau de Grenoble. […]