A Grenoble depuis 2008, le scolaire a perdu le Rythme

Publié le 23 février 2013

La réforme des rythmes scolaires est un élément d’un vaste projet de « Refondation de l’Ecole » voulue par le Ministre de l’Education Nationale, dont les contours sont encore mal définis et que chacun imagine à sa façon. C’est peut-être l’une des raisons qui provoque autour de cette réforme autant d’agitation et de controverses, mais elle n’est pas la seule.

A Grenoble, l’improvisation qui domine accroît le malaise :

  • Aucune ligne consacrée à cette question dans le budget 2013, pour une application prévue en septembre prochain.
  • Les horaires périscolaires, de la responsabilité de la Ville, évoluent au fil des jours. Dans un premier temps, la ville exprimait sa préférence pour l’allongement de la pause méridienne, en cohérence avec les préconisations des chronobiologistes indiquant que les enfants sont les plus réceptifs aux apprentissages entre 15h et 17h. Dernièrement on parle du temps périscolaire après la classe à 15h45. Toutes les hypothèses ne sont sans doute pas épuisées.
  • Depuis le début, quelles qu’elles soient, les propositions s’appuient sur le mercredi, comme si le retour au samedi était définitivement éliminé.
  • Les hypothèses avancées jusque là semblent faire peu de cas des écoles maternelles qui nécessitent une attention particulière.
  • Concernant les personnels, si cette réforme a des incidences sur les horaires des enseignants elle en a tout autant pour les agents dont la ville a la responsabilité (animateurs sport, musique, environnement maison des Collines, ATSEM …) et bien sûr pour les personnels des équipements socio-culturels.

En 2009, la Ville, qui se revendique « ville éducatrice » a présenté son « Projet Educatif Grenoblois » avec, entre autres, l’objectif « d’assurer la continuité éducative pour tous les enfants ». Une intention qui pourrait se retrouver dans la réforme des rythmes scolaires !

Est-ce qu’une ville éducatrice est comme Grenoble depuis 2008, une ville qui :

  • Baisse les investissements pour l’entretien et l’amélioration du patrimoine municipal (scolaire et équipements socio culturels)
  • Prend dans un certain nombre d’écoles, les espaces communs pour créer des classes supplémentaires ce qui réduit d’autant les possibilités d’autres activités.
  • Arrête la réalisation de nouveaux selfs en restauration scolaire
  • N’engage aucune réflexion pour résorber les problèmes liés aux sur-effectifs en particulier pendant la pause méridienne qui le plus souvent se déroule dans le bruit et l’excitation, alors qu’elle devrait tendre au calme et à la détente.
  • N’a rien mis en place sur la qualité de l’encadrement dont le Projet Educatif Grenoblois faisait « Une priorité du mandat »

Au regard de la situation décrite ci-dessus, personne ne comprend pourquoi il faudrait coûte que coûte appliquer cette réforme dès septembre 2013. Est-ce parce que comme le dit l’adjoint à l’éducation « cela va être délicat pour une ville de travailler sur cette réforme sans avoir de préoccupation électorale… de laisser à une nouvelle municipalité la charge de mettre en place à partir du mois de mars (2014) une nouvelle organisation pour septembre » ce qui  ne serait « pas responsable ».

Est-ce cela l’intérêt de l’enfant que tout le monde, en particulier l’adjoint à l’éducation met en avant, sans jamais dire ce que ce terme recouvre et qui fluctue au fil des circonstances ?

Prenons le temps de la réflexion avec toutes les parties concernées. Quelques pistes :

  • Déterminer quel est le temps le plus favorable aux enfants entre apprentissages et activités de loisirs.
  • Réintroduire dans le débat l’hypothèse du samedi matin.
  • Organiser une meilleure articulation entre les temps d’apprentissages des enfants et temps de détente.
  • Mettre en place toutes les conditions pour que la pause méridienne permette aux enfants de ne pas être bousculés pendant le repas.
  • S’assurer de la qualité des activités périscolaires et les adapter selon l’école (maternelle ou élémentaire).
  • Réfléchir à la mise en place d’un cadre d’emploi spécifique des animateurs en périscolaire, qualification et pérennisation des emplois.

C’est de la qualité de la construction collective et sans précipitation que dépendra la réussite de cette réforme au seul profit de l’enfant.

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