Diversion grossière et manipulation

Publié le 11 juillet 2014
© Dauphiné libéré

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Eric Piolle a des actions dans une petite entreprise « Raise Partner » fondée à Grenoble et qui ferait des choses pas bien si on écoutait ces spécialistes de la morale et de la transparence fiscale et financière que sont l’UMP 38, le corrompu AC et J. Safar qui s’empresse de courir derrière eux. Ce sont ceux que nous appelons « les génies de la cuvette » et qui sont experts en optimisation de la diversion grossière et de la manipulation.

Les faits : En janvier 2014, en pleine campagne électorale des municipales, Eric Piolle rend public son patrimoine, il n’y était pas obligé mais il montre l’exemple.

Dans cette déclaration publique volontaire il déclare qu’il détient des actions de « Raise Partner » issues de sa création en 2001, dont la valeur est estimée maintenant à 9 000 €. Soit moins de 0,5 % du capital.

Eric Piolle déclare d’ailleurs également qu’il détient 782 actions, soit 17 158 euros,  de Hewlett Packard dont il a été salarié.

Le journal local « le Postillon » dans son dernier numéro (n°26) sorti il y a environ 1 mois revient sur cette information et a pris soin d’aller interviewer le PDG de la filiale française de cette PME qui a expliqué ce que faisait cette société fondée par des mathématiciens de l’INRIA et quelques autres dont Piolle, et qui a développé des outils mathématiques et des logiciels sophistiqués traitant notamment de ce qu’on appelle « l’optimisation robuste »*. Mme Piolle travaille dans cette PME comme responsable de recherche. Le Postillon est allé aux informations et avec son style habituel ironise sur les activités de cette PME et conclu en charriant E. Piolle qui après avoir monté des business plans pour gérer les risques financiers et œuvrer pour une finance au service de l’économie, 13 ans plus tard, monte « un électoral plan  » pour être élu maire de Grenoble…

* « L’optimisation robuste », qui fait l’objet de formations et de recherches, concerne des situations où différents scénarios sur les données sont considérés et où l’objectif est de déterminer une solution qui reste “bonne” quel que soit le scénario considéré.

C’est-à-dire pour minimiser les risques. Cela peut s’appliquer à des opérations financières ou à d’autres domaines par exemple la micro-électronique, ou la situation financière d’un parti politique dans la tempête.

La manipulation :

Suite à cette enquête du Postillon, l’UMP38, surfant sur la mode des bilans a 100 jours , essaye de monter l’affaire, mais ce n’est que lorsqu’un média national (Europe1 le Lab, groupe Lagardère) relaye l’information que tout le microcosme s’excite. Et la plupart des médias croyant avoir une nouvelle affaire politico-financière, relayent sans enquêter en prenant pour argent comptant les affirmations de l’UMP.

L’UMP affirme que cette entreprise travaille pour de l’optimisation fiscale, c’est à dire qu’elle aiderait ses clients à payer moins d’impôts. Ceci est faux. Les logiciels développés par la PME ne servent pas à cela. Et comme le dit très justement un fiscaliste (le Dauphiné du 8 juillet, groupe Crédit Mutuel) : « L’optimisation fiscale n’est, aujourd’hui, pas confiée à des algorithmes ». L’UMP avance que cette entreprise travaillerait pour des clients qui sont dans des paradis fiscaux.

Et J. Safar de suivre, tout en étant gêné aux entournures en expliquant que « cette polémique n’a rien d’une affaire ou d’un scandale ». Mais, avec son expérience de chargé de la communication d’une filiale du groupe Bouygues, il en rajoute béton.

Mais pourquoi maintenant ?

Pour l’UMP, faire comme s’ils découvraient cela maintenant relève de la faiblesse politique de ce parti et de son candidat aux municipales qui ne savent pas lire et s’informer mais qui prétendent être les seuls légitimes pour gouverner. C’est à l’évidence essayer de faire diversion au moment où les casseroles financières et fiscales de l’UMP n’ont jamais fait autant de bruit.

Pour J. Safar, il a lui aussi tout intérêt à en rajouter au moment où sa gestion financière en tant qu’adjoint aux finances de 2008 à 2014 est rudement mise en cause. Il faut dire qu’en cumulant comme il le faisait (vice-maire, adjoint aux finances, adjoint à la sécurité, adjoint à la politique de la ville, président de GEG, premier vice-président de la Métro, conseiller régional), il ne pouvait pas raisonnablement s’occuper sérieusement de tout.

Ces partis et ces ex-candidats au poste de maire, confrontés à des risques qui les concernent, utilisent, de manière erronée, le logiciel bien connu qui consiste à optimiser le buzz en situation de faiblesse pour faire diversion. Attention au principe politique bien connu, quasiment machiavélien, souvent appliqué en cette ville : Quand on fait une première connerie, on est presque toujours obligé d’en commettre une plus grosse pour couvrir la première !

Les arroseurs arrosés !

Si « Raise Partner » fait des choses pas bien, pourquoi donc MM. Chamussy et Safar ont voté des crédits d’argent public pour aider cette société dans ses recherches ? Ce serait autrement plus grave que l’argent privé qu’Eric Piolle a dépensé pour acheter ses actions pour 900 € en 2001 !

En effet « Raise Partner » a piloté une recherche et développement (OPTIMYST’2 entre 2009 et 2012 pour 2,9 M€) soutenue par le pôle de compétitivité Minalogic en partenariat avec notamment le CEA (directeur Jean Therme) et l’Université Joseph Fourrier. MM. Safar et Chamussy ont voté toutes les délibérations aidant ce pôle et ses recherches donc « Raise Partner ». Si cette société était aussi peu recommandable que ce qu’ils en disent, alors ces personnes auraient mobilisé de l’argent public pour la financer, ils devraient alors rendre des comptes.

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