Pendant les travaux, la casse de l’école publique continue

Publié le 23 décembre 2010

JC Carle, sénateur UMP de Hte Savoie, frappe à nouveau. Il est l’initiateur de la loi du 28 septembre 2009 qui oblige les communes à financer la scolarité des élèves de leur commune lorsqu’ils font le choix d’être scolarisés dans le privé d’une autre commune. A l’occasion du vote du budget 2011 de l’éducation, il a fait adopter par ses collègues un amendement permettant de prélever 4 millions d’euros à l’école publique au profit de l’enseignement privé sous contrat d’association.

Alors même que le gouvernement prévoit 16 000 nouvelles suppressions de postes en 2011, par ce tour de passe-passe, l’enseignement privé lui se voit doté d’environ 250 postes supplémentaires.

Une autre excellente idée, proposée cette fois par 81 députés parmi lesquels J. Remiller député-maire de Vienne (Isère), vise à exonérer les écoles privées sous contrat d’association de la taxe foncière sur les propriétés bâties. Jamais en panne d’inspiration, ces députés dans l’article 2 de leur loi, indiquent que les pertes de recette des collectivités seraient compensées par une hausse de la dotation globale de l’Etat et par la création d’une taxe additionnelle.

Ou l’on voit que le démantèlement du service public de l’éducation se poursuit ainsi que le détournement des fonds publics au profit du privé.

Pendant ce temps, à la faveur d’une mission parlementaire, le retour à la semaine de 4,5 jours refait surface.

Depuis longtemps, et malgré quelques nuances, les spécialistes de la question s’accordent à dire que dans l’intérêt de l’enfant les rythmes scolaires devraient être mieux répartis sur l’année. En résumé : journée plus courte mais adaptée aux apprentissages, semaine rallongée (donc 4,5 j) et réduction des vacances scolaires. Malgré tout, il y a deux ans, le ministre de l’Education de l’époque X. Darcos a décidé seul (pas de mission parlementaire en l’occurrence), sans autre consultation que celle probable des professionnels du tourisme, de ramener la semaine à 4 jours. Preuve que la modification des rythmes scolaires relève d’une décision nationale et non pas locale comme a voulu le faire croire la municipalité de Grenoble, en organisant (sans la participation de l’éducation nationale) des réunions avec les parents d’élèves, leur laissant penser que par les conseils d’écoles ils pourraient infléchir le cours des choses.

Si cette décision n’était pas nationale, comment comprendre que M. Destot, se souvenant tout à coup qu’il était aussi député, déclare vouloir rencontrer L. Chatel, le ministre actuel de l’éducation nationale, pour “s’assurer de sa volonté de faire rapidement évoluer les choses”, comprendre le retour à la semaine de 4,5 j.

Une suggestion : se pourrait-il que le député-maire de Grenoble saisisse cette opportunité pour glisser à l’oreille du ministre, de réfréner les ardeurs de son recteur d’Académie à vouloir fermer le lycée Mounier ? Mais au contraire que toute son énergie soit mise au maintien de l’établissement sur le site actuel ? Voilà qui rassurerait tous les Grenoblois, et rendrait enfin crédibles les déclarations du maire sur son “ soutien ” aux Mounier.

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