Les bons usages

Publié le 28 mai 2011

«…On veut encourager la mixité d’usages en tirant partie de ce qu’il y a de plus riche en terme d’emploi et d’insertion…» a dit M. Destot à l’occasion d’une délibération concernant (une fois encore) la presqu’île, lors du dernier conseil municipal. L’intention est louable mais mérite cependant d’être confrontée à la réalité. Et la réalité, c’est qu’en matière d’urbanisme, si certains grands projets sont contestés, d’autres moins médiatiques le sont aussi. Outre la méthode employée par la ville, qui fait peu de cas de la concertation, la multiplication de petites opérations immobilières qui modifient parfois profondément les équilibres d’un quartier, suscitent les réactions des habitants. C’est le cas par exemple du collectif « Vivre à Berriat ». Né du combat pour la sauvegarde de la maison Joya, un bâtiment classé, appelé à la démolition, ce collectif d’habitants est aujourd’hui mobilisé sur trois opérations en cours. D’une part les locaux laissés libres par le Greta (organisme de formation de l’éducation nationale) installé depuis de très nombreuses années dans le quartier, un entrepôt voué à la démolition et enfin un îlot de bâtiments d’activités au destin identique. A eux trois ils sont le symbole d’un quartier populaire en mutation qui a toujours su resté vivant par un subtil mélange entre activités et logements. Or des projets en cours, il ne sortira que des logements. Le collectif « Vivre à Berriat » n’est évidemment pas opposé à la construction de logements, mais il lui a fallu engager divers recours, gracieux auprès de la ville, et contentieux au tribunal pour faire valoir le point de vue des habitants. Ils demandent donc une concertation qui permettrait de discuter les points suivants :

  • « le maintien d’activités dans les locaux de l’îlot d’Alembert.
  • la non démolition de l’entrepôt classé rue Raspail et la recherche d’un projet de rénovation.
  • des logements sociaux de qualité et accessibles en terme de coûts avec des volumétries et des formes adaptées à ce secteur du quartier. »

Le maintien des activités et des logements sociaux ? Voilà qui ressemble étrangement à la « mixité des usages… » chère au maire de Grenoble. On ne voit pas dans ces conditions, sauf à se déjuger, quelles raisons le conduiraient à ne pas répondre favorablement aux demandes du collectif « Vivre à Berriat ».

A suivre.

Pour en savoir plus sur les actions engagées par le collectif « Vivre à Berriat » http://vivaberriat.canalblog.com

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