Chauffage urbain suite…

Publié le 17 septembre 2011

Dans un article précédent nous indiquions qu’un courrier de salariés de la Compagnie de Chauffage (CCIAG) avait été envoyé aux maires des communes concédantes pour faire pression. Ce courrier très maladroit a été mal reçu par certaines communes. Rédigé sur papier à en tête officiel de la CCIAG, il avait donc la bénédiction de la direction, d’autant plus qu’il reprenait in extenso des phrases de la direction prononcées lors d’un récent conseil d’administration.

De nombreuses contre vérités sont affirmées dans ce courrier :

  • Les avenants de juillet 2008 suivraient la plupart des recommandations formulées par la Chambre Régionale des Comptes (CRC). Or la CRC a déposé ses recommandations en septembre 2009, il était donc impossible que ces avenants en tiennent compte.
  • Les usagers demanderaient un changement de statut de la CCIAG pour passer en régie municipale. C’est inexact puisque la proposition est de passer en régie intercommunale. Il serait totalement insensé de créer 6 régies municipales qui géreraient chacune son chauffage urbain. Pour le maintien de l’entité de la CCIAG, il est préférable de passer en régie intercommunale. Ainsi, disparaît la délégation de service public qui doit être renouvelée régulièrement avec le risque de ne pas être retenue. C’est ce qui a failli se passer en 2005 lors du renouvellement par la Métro de la délégation d’Athanor. Une partie du personnel de la CCIAG aurait dû partir dans l’autre société si la délégation n’avait pas été renouvelée. Donc pour la stabilité des emplois des personnels, le statut de régie intercommunale est bien préférable à celui de société d’économie mixte (SEM).
  • « La CCIAG est une entreprise citoyenne qui allie performance économique et respect environnemental ». En fait elle n’est pas si citoyenne que cela puisqu’elle profite de toutes les occasions pour augmenter fortement ses capitaux propres (les capitaux qui appartiennent aux seuls actionnaires). Les actionnaires ont apporté seulement 5 millions d’euros (le capital social) et grâce à la gestion très capitaliste de cette SEM, les capitaux propres fin juin 2010 atteignaient plus de 21 M€, et cela va continuer. Donc les actionnaires on multiplié par 4 les capitaux investis, et en plus ils reçoivent des dividendes ! La CCIAG est une entreprise capitaliste très performante dirigée par un salarié des actionnaires privés. Au lieu de se désendetter, elle augmente les capitaux propres et va permettre aux actionnaires privés de réaliser une très belle opération financière en fin de concession s’ils le désirent. Il est désolant de voir des communes délégantes, dont la plupart se disent de gauche, favoriser ce type de développement capitaliste qui n’a rien à voir avec un service public digne de ce nom.

Les salariés signataires de ce courrier auraient mieux fait de prendre contact avec l’ADES, l’OFiPoPu et les copropriétés pour échanger sur les tarifs du chauffage urbain, l’amélioration du service public et son avenir, cela leur aurait évité de participer de façon très maladroite à cette opération de lobbying au profit d’intérêts privés qui les dépassent.

Le 20 septembre, les communes délégantes vont présenter au collectif des usagers le projet d’avenant qui devrait être soumis en octobre aux différents conseils municipaux. L’Observatoire des Finances et des Politiques Publiques (OFiPoPu) a indiqué dans sa lettre n° 20 que la baisse de tarif devrait être d’au moins 16 à 20 % pour que les tarifs soient justes et solidaires. La proposition d’environ 8 % de baisse évoquée par la ville de Grenoble ne sera donc pas à la hauteur des attentes des usagers.

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