Service public à l’eau

Publié le 25 novembre 2011

La gestion du Stade des Alpes semble en faire saliver plus d’un, et parmi les candidats, on trouve de tout. Des multinationales du BTP et des autoroutes qui au fil des années ont sauté sur toutes les occasions offertes par le secteur public pour se diversifier, des petites entreprises (qui ne doivent pas connaître la crise) et même une association.

Constatant la descente vertigineuse du GF38 passé de ligue 1 (élite du football professionnel) en CFA 2 ( 5ème division amateur), la Métro (communauté d’agglomération) propriétaire du Stade des Alpes a décidé en avril dernier de lancer un appel à candidature en vue d’une délégation de service public sous forme d’affermage.

Les investissements restant à la charge du propriétaire, le prétendant retenu (autrement appelé le fermier) qui versera une redevance, prendra également à son compte les travaux d’entretien. Outre les recettes issues de l’exploitation du stade, le titulaire pourra percevoir des recettes publicitaires mais aussi des subventions publiques.

L’objectif de cette délégation est évidemment de rentabiliser cet équipement en augmentant les manifestations sportives (hors football), spectacles, concerts, location de salons, séminaires, activités économiques, commercialisation des espaces commerciaux… Mais n’est-ce pas déjà ce que tentent de faire en ordre dispersé et avec toutes les difficultés que l’on connaît, Alpexpo, Alpes Congrès, le Summum, le Palais des Sports, l’Office du Tourisme ?

En négligeant une vision d’ensemble, les élus décisionnaires se sont focalisés sur le seul « sauvetage » du Stade des Alpes. Et si nous n’avons jamais cessé de dire que cet équipement était trop grand, trop cher, mal placé, nous avons également souligné le danger de sa conception : une fonction unique et la privatisation de fait par le GF 38 qui interdisaient toute ouverture à un service public digne de ce nom. Aujourd’hui si le délégataire remplit l’ensemble des conditions émises par la Métro, le Stade des Alpes sera un concurrent direct supplémentaire des équipements cités plus hauts, au risque qu’à terme, tous, y compris le stade s’en trouvent encore plus fragilisés.

A moins que, puisque parmi les prétendants on compte des spécialistes des sports aquatiques, l’un d’eux ne propose un stade… nautique, avec un bassin olympique qui manque cruellement dans l’agglomération. On peut toujours rêver mais à l’évidence, pour ne pas faire de vagues, ces candidats ne dérogeront pas aux conditions posées par la Métro. C’était une plaisanterie ? Pas si sûr ! Après tout, cette idée en vaut bien d’autres, comme celle d’avoir décidé la construction du stade des Alpes.

Repères financiers : les coûts du stade la charge de la Métro (chiffres officiels) :

  • En Investissement  par an : 4,8M€ pendant 20 ans.
  • En Fonctionnement par an : 2,7 M€

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