Cachez cet art…

Publié le 17 décembre 2011

Il y avait l’islamisme et son pendant l’islamophobie, rien d’étonnant à ce qu’aujourd’hui, les intégristes catholiques créent son avatar la christianophobie. C’est dans l’air du temps, nous voilà cerné par les « phobistes » de tous poils et les intégristes de tous les pays. Unissez-vous ! La bonne nouvelle c’est que le chef de file des 50 députés signataires d’un texte (inspiré de CIVITAS organisation intégriste catholique) contre la prétendue christianophobie, n’est autre que Jacques Remiller, député-maire UMP de Vienne en Isère qui a entraîné dans son sillage un deuxième parlementaire UMP isérois en la personne de A. Moyne-Bressand. Cible de ces 50 parlementaires, le « Piss Christ » photographie  de 1987 de Andres Serrano, exposée à Avignon en 2010, puis les pièces de théâtre « Sur le concept du visage de Dieu » de Roméo Castellucci et plus récemment « Golgota Picnic » de Rodrigo Garcia , donnée au théâtre du Rond Point à Paris, toutes œuvres d’art jugées blasphématoires. L’histoire bégaie et l’inquisition, quelle qu’en soit la forme est toujours tapie dans l’ombre prête à surgir à tout moment contre la liberté de conscience et donc d’expression.

Rappelons que depuis longtemps le blasphème n’existe plus dans la loi française et qu’il est l’affaire privée des seuls croyants entre eux. Depuis Voltaire et le Chevalier de la Barre, puis avec la loi de 1905, le blasphème est heureusement renvoyé au domaine du divin.

A l’évidence, Jacques Remiller, n’a comme beaucoup, pas vu les pièces incriminées, mais quand on connaît ses fonctions à l’assemblée nationale on ne peut être surpris de son ardeur au combat.

Président du groupe d’études à vocation internationale sur le St Siège, il est de toutes les rencontres officielles avec le pape. Et s’il est également secrétaire de groupe d’études sur les filières du chocolat, les îles anglo-normandes ou l’oleiculture, il l’est aussi et surtout de celui sur l’enseignement privé sous contrat et hors contrat et, cerise sur le gâteau, de celui sur la laïcité. Souvent aidé objectivement par les tenants d’une laïcité affublée de qualificatifs du type « ouverte, raisonnée, diverse… » et d’accommodements (ir)raisonnables avec les religions, on peut faire confiance à J. Remiller pour défendre mordicus les principes de laïcité, comme le prouve cette déclaration : « Oui à la laïcité, mais il ne faut pas oublier que la France est la fille aînée de l’Eglise ». Et si cet honorable parlementaire allait faire un tour au théâtre, histoire de se détendre un peu ?

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