La précarité et le centre ville Grenoble

Publié le 23 mars 2012

Dans une étude de 2008, l’INSEE présente la précarité dans l’agglomération grenobloise (8 communes de plus de 10 000 habitants). Cette étude utilise des données datant de 2005-2006 et donc avant la crise, qui a depuis aggravé la situation.

En résumé : « Au sein de la communauté d’agglomération grenobloise, les populations en difficulté économique sont surtout présentes dans les communes de Grenoble puis d’Échirolles. Une méthode de localisation plus fine de ces populations met en évidence plusieurs espaces de précarité, qui dépassent les limites administratives. Le plus grand se situe autour des zones urbaines sensibles du sud de Grenoble et du nord d’Échirolles. Les autres sont le plus souvent localisés autour d’autres quartiers concernés par la politique de la ville. Mais des signes de précarité apparaissent également dans le centre de Grenoble. »

Voici quelques détails :

« Un premier grand espace, qui ressort par sa taille et son fort degré de précarité, est localisé dans la partie sud de Grenoble et la partie nord d’Échirolles autour des Zus de « Teisseire, L’Abbaye, Jouhaux, Châtelet », « Village Olympique, La Villeneuve : Arlequins, Baladins » et « La Villeneuve : Les Essarts, Surieux ». La précarité y est importante et multiple. Elle est surtout concentrée sur chacune des trois Zus mais semble déborder largement leurs périmètres. Cette zone se caractérise notamment par une forte proportion d’ouvriers non qualifiés et de salariés à temps partiel, une population relativement jeune et souvent étrangère, avec peu de personnes âgées, des ménages de grande taille, un habitat social important. En conséquence, les familles avec enfants vivant sous le seuil des bas revenus, les chômeurs non qualifiés et les bénéficiaires de la CMUC y sont particulièrement sur-représentés. Cet espace concentre une grande partie des populations en difficulté des 8 communes : entre un quart (allocataires à bas revenus, chômeurs, bénéficiaires d’une allocation logement) et un tiers (familles monoparentales ou couples à bas revenus avec au moins deux enfants, chômeurs de faible qualification). »

« Deux espaces de précarité au centre de Grenoble »

Dans cette géographie de la précarité, le centre de Grenoble constitue un cas particulier. Deux espaces montrent des signes de précarité monétaire et de précarité liée à l’emploi. Le premier se situe dans le centre ancien, dépassant largement le quartier Cucs (Contrat Urbain de Cohésion Sociale) « Notre Dame / Très Cloître / Alma », le second autour du cours Berriat. Contrairement à la plupart des autres zones, les allocataires à bas revenus sont sur-représentés mais seulement ceux qui vivent seuls ou en couple sans enfant. Les allocataires Caf percevant le RMI (Revenu Minimum d’Insertion devenu Revenu de Solidarité Active) sont relativement nombreux ainsi que les demandeurs d’emploi, mais pas tellement ceux de faible qualification. La précarité liée à l’emploi est surtout marquée dans le centre ancien.

Ces zones du centre de Grenoble semblent donc abriter des populations plutôt sans enfant, avec de faibles ressources : personnes isolées, couples jeunes ou couples n’ayant plus d’enfant à charge. Ce ne sont pas des étudiants, non pris en compte dans les allocataires Caf à bas revenus. Il peut s’agir par exemple d’anciens ouvriers immigrés. La sur-représentation de salariés à temps partiel dans le centre ancien laisse aussi supposer la présence de travailleurs pauvres. Dans ces deux espaces, la population apparaît plus diversifiée que dans les autres espaces identifiés. »

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