Menaces sur la qualité des eaux de Grenoble et du SIERG – suite

Publié le 1 février 2013

Une lectrice attire notre attention sur les menaces qui pèsent aussi sur la qualité de l’eau délivrée par le Syndicat intercommunal des eaux de la région grenobloise (SIERG) du fait du projet de station d’épuration (Step) de Gavet sur la Romanche, en amont des champs de captage de l’eau du SIERG. En effet depuis des années le SIERG dénonce ce projet comme potentiellement dangereux pour la qualité de l’eau pompée dans la nappe de la Romanche, quelques kilomètres en aval du site où devrait être implantée cette usine d’épuration des eaux usées (Step), en particulier en cas de dysfonctionnement de cette station d’épuration. Malgré les demandes répétées du SIERG d’étudier une autre solution, celle par exemple d’un collecteur emmenant les eaux usées vers les égouts de l’agglomération et leur traitement à Aquapole, le préfet a donné son accord à ce projet de Step, c’est pourquoi le SIERG a engagé des recours devant le tribunal administratif contre cette décision.

Mais à la grande différence avec ce qui se passe avec le maire de Grenoble depuis 2008 pour l’eau de Grenoble, le SIERG a mis cette question sur la place publique depuis des années et en a discuté et délibéré dans son conseil syndical, a organisé des manifestations, des pétitions et toutes les informations sont sur son site internet : www.sierg.org

En ce qui concerne la remise en eau du Drac, voici d’autres précisions :

Pour l’ADES, la remise en eau du Drac devrait répondre à trois exigences :

  • Une exigence de sécurité pour les promeneurs qui vont souvent dans le lit asséché de la rivière sans avoir conscience du danger en cas de lâcher d’eau ou de crue subite.
  • Une exigence écologique de permettre la continuité du cours d’eau
  • Une exigence de maintien de la qualité de l’eau de Grenoble, bien commun à protéger absolument. Les études, essais et conséquences ne doivent pas être supportés par les usagers du service public de l’eau de Grenoble.

On trouve des informations sur la remise en eau sur le site internet de la Commission locale de l’eau et de la Réserve naturelle régionale des Isles du Drac, mais sur l’impact sur l’eau de Grenoble rien.

A Grenoble c’est le silence le plus complet sur le dossier qui concerne directement les champs de captage de l’eau de Grenoble. Le maire n’a jamais daigné participer en personne à la commission locale de l’eau (CLE Drac Romanche) ces dernières années, il s’est toujours fait représenter. Le maire n’a pas rendu publiques les informations liées aux menaces potentielles sur la qualité de l’eau de Grenoble liées à la remise en eau du Drac. De son coté, le Président de la REG en a informé seulement récemment le comité des usagers de la régie sans autoriser à rendre public les informations données. Aucune information, aucun débat au conseil municipal de Grenoble. Il n’est pas sain que le Président de la REG soit aussi le représentant du maire de Grenoble aux réunions de la CLE (Commission Locale de l’Eau) Drac-Romanche. Les intérêts et les compétences de la ville et de la REG ne sont pas toujours identiques.

La ville de Grenoble est propriétaire des champs de captage et des installations de pompage du site de Rochefort. Certains disent que ce site est la plus grande zone de protection de champs de captage d’eau potable d’Europe, c’est le résultat de politiques publiques ininterrompues de plus d’un siècle, il s’agit de défendre cet acquis sans relâche contre toutes les tentatives d’agressions qui pourraient mettre en cause la qualité de l’eau de Grenoble.

A noter que la Réserve naturelle régionale (RNR) des Isles du Drac, son plan de gestion et ses 2 gardes participent à la protection des champs de captage. Le silence du maire et de sa majorité municipale montre le désintérêt porté à ce sujet.

Le président de la REG a eu tort de ne pas mettre sur la place publique les éventuelles conséquences sur la qualité et les tarifs de l’eau de Grenoble qui reste l’une des moins chères des grandes villes de France grâce à la gestion en régie et au non traitement de l’eau qui est naturellement pure et renouvelable, et qui doit le rester.

C’est à la demande de la responsable (EELV) de la Réserve Naturelle Régionale (RNR) des Isles du Drac que le Président de la CLE s’est engagé à tenir une réunion publique sur la remise en eau du Drac. Elle serait organisée (en mars ?) par les deux structures RNR et CLE ; souhaitons qu‘elle se tienne à Grenoble et qu’elle soit annoncée dans les médias qui sont bien silencieux sur ce sujet.

La gestion de ce dossier doit maintenant sortir des cercles restreints d’initiés et les différents acteurs doivent clarifier leurs positions afin que les décisions publiques qui seront prises le soient de manière éclairée et démocratique, et préservent l’écologie et l’eau de Grenoble.

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