L’enquête publique sur le projet d’AVAP de Grenoble (Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine) s’est terminée le 28 juin. Peu de monde est allé donner son avis ou faire des contre propositions. Il faut dire que le dossier était particulièrement indigeste et le lieu de consultation plus discret que d’habitude. Pourtant il s’agit de définir des protections en centre ville pour éviter que le patrimoine architectural et paysager ne se dégrade. L’AVAP doit remplacer la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager) qui est actuellement en vigueur et annexée au PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Grenoble.
Le projet d’AVAP a fait l’objet de deux réunions publiques. A cette occasion l’adjoint à l’immobilier a bien précisé que les protections de la ZPPAUP étaient reprises par l’AVAP. Or ceci est faux.
Sur le secteur de l’Esplanade le projet d’AVAP supprime des protections importantes incluses dans la ZPPAUP sur la volumétrie des bâtiments neufs. Voila ce qu’indique le règlement de la ZPPAUP actuellement en vigueur et qui a été supprimé sur le secteur de l’Esplanade dans l’AVAP : « Les nouvelles constructions respecteront la typologie et le tissu urbain de la zone ou du secteur considéré. La volumétrie des constructions tiendra compte, le cas échéant, des points de vue de façon à s’harmoniser avec les toitures et volumes environnants. »
Ce changement fait en catimini vise simplement à rendre possible le projet de l’Esplanade. Ceci démontre que le projet actuel n’est pas compatible avec la ZPPAUP, sinon pourquoi faire sauter les protections gênantes ? L’autorité environnementale (préfecture de région) avait écrit au sujet de la création de la ZAC de l’Esplanade que le projet n’était pas compatible avec la ZPPAUP. Mais la majorité municipale n’en a pas tenu compte et a poursuivi son projet. Le tribunal administratif se prononcera sur cette question.
Quand la règlementation la gêne, la majorité municipale n’adapte pas son projet, elle change la règlementation, mais en douce ! Il serait sain que les électeurs lui signifient qu’il faut qu’elle passe la main, mais pas en douce, clairement dans les urnes en mars 2014. Le projet de l’Esplanade doit donc être complètement revu notamment pour s’insérer dans ce quartier en respectant les règles communes à tout le centre ville, c’est-à-dire en respectant les paysages, le site de l’Esplanade et le tissu urbain existant.
