Budget municipal 2012, une information peu rigoureuse

Publié le 28 janvier 2012

Nous sommes maintenant habitués à subir des discours sur le budget municipal qui manquent singulièrement de rigueur, que ce soit au moment du vote ou lors des explications aux habitants.

Lors de la première réunion dans les secteurs, le Premier adjoint indique la contrainte qui pèse sur les finances de la ville, contrainte qui se décline en 3 items, en comparaison avec l’année passée :

  • Des recettes en contraction
  • Diminution des dotations de l’Etat
  • Recentrage des partenaires de la ville.

Les deux derniers points sont exacts, mais pas le premier. Regardons cela de plus près :

Les dépenses de gestion augmentent de 10,5 M€ entre le budget 2011 et le budget 2012, alors que les recettes de gestion augmentent de 14,8 M€. Les recettes ne sont donc pas en contraction, mais au contraire en augmentation significative, malgré la diminution des dotations de l’Etat et du recentrage des partenaires de la ville (Métro, Conseil général, Conseil Régional).

L’épargne de gestion augmente donc de 4,3 M€ passant de 39,4 M€ à 43,7 M€ soit une augmentation de 11 %.

Autre information curieuse : celle de l’impact d’une augmentation éventuelle des taux d’intérêts. Si le taux d’intérêt augmente de 0,5 %, alors la ville devra payer 900 k€ de plus dit le maire, le premier adjoint modérant un peu la chose en parlant de 750 k€. Or l’emprunt prévu en 2012 est de 23,6 M€. Il n’est pas nécessaire d’avoir fait math-sup pour se rendre compte que les intérêts de la nouvelle dette n’augmenteront que de 118 k€ et non de 750 ou 900 k€ ! Ou bien cela voudrait dire que la ville a mal négocié ses anciennes dettes en laissant beaucoup trop d’emprunts à taux variables mal protégés. Ce serait une faute importante de la majorité municipale.

Le premier adjoint a organisé un « tchat » le 19 janvier. Malgré l’annonce relayée fortement par les médias, le bilan est vraiment très maigre en termes de débat budgétaire (qui était le titre de ce tchat).

A la question : « Merci pour ce tchat en direct qui permet de converser avec vous sans avoir à se déplacer et à subir des interventions pas toujours constructives de personnes venant juste là pour râler. Ne voulez-vous pas remplacer les coûteuses réunions publiques par ce moyen simple et efficace ? ».

La réponse un peu surprenante :

« Nous avons choisi d’organiser ce tchat en complément des réunions publiques, qui sont aussi indispensables pour rencontrer les Grenoblois qui le souhaitent. Elles ne représentent pas un coût très important, et par ailleurs l’échange et le dialogue permettent parfois aux râleurs et aux râleuses d’avoir les réponses qu’ils attendent. Nous ne remplacerons pas un système par un autre, nous allons essayer de multiplier les moyens d’échange – tchats, rencontres… ».

Pour le premier adjoint, les réunions publiques ne serviraient-elles que d’exutoire pour les râleurs ?

C’est une vision de la démocratie locale que nous ne partageons pas du tout !

A propos de la manipulation de l’information qui a eu lieu le 19 décembre sur le vote du budget 2012, la majorité a donné raison aux écologistes, mais n’a toujours pas expliqué pourquoi elle avait maquillé la présentation du budget 2011 !

A la mairie de Grenoble, il y a une nouvelle pratique, on change l’information après le vote ! C’est plus démocratique !

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