Législatives : parole à E. Piolle, candidat EELV sur la 1e circonscription

Publié le 25 mai 2012

Eric Piolle (photos tous droits réservés)

Dans le cadre de la campagne des législatives, l’ADES donne la parole aux candidats qui défendent les valeurs de Démocratie, d’Ecologie et de Solidarité sur les 2 circonscriptions sur lesquelles se trouve Grenoble. Ces textes sont écrits sous la responsabilité des candidats.

Des décisions politiques nous ont amenés à la crise, d’autres décisions politiques peuvent nous en sortir

Site officiel d’Eric Piolle

Je me suis engagé en politique en novembre 2009 avec l’objectif de faire « turbuler » le monde politique, de permettre l’émergence d’un nouveau contrat de société et de le mettre en œuvre. Deux ans plus tard, mon expérience en tant que co-président du groupe écologiste au conseil régional me permet de pointer tant les fractures idéologiques avec la droite que les déficits – de projets, de pratiques et d’ambitions – du parti socialiste.

Je porte un projet de transformation globale pour le contrat social, l’économie et l’environnement. Les propositions de l’écologie politique marient le court terme et le long terme. Elles répondent dans un même élan à la crise économique et sociale, à la crise financière et à la crise environnementale.

Si nos sociétés ont pu croire un temps en la promesse d’une croissance économique assurant un avenir prospère pour tous, il faut désormais faire preuve de cécité volontaire pour nier le décalage croissant entre ces promesses et la réalité.

  • Décalage d’abord visible pendant les « Trente glorieuses » dans la répartition des moyens de subsistances et des richesses entre les pays occidentaux et les pays «en voie de développement», cette prédation des ressources du Sud n’ayant pas disparu.
  • Décalage ensuite depuis 30 ans au sein même de nos sociétés, par le délitement de la cohésion sociale sous les coups de la précarité massive et du consumérisme
  • Décalage enfin, créé par les prélèvements excessifs de ressources naturelles et leur transformation en rejets polluants, destructeurs du climat et de la biodiversité, au mépris de la liberté des générations futures.

S’entêter à mettre de l’huile dans ce moteur au bord de l’explosion m’est incompréhensible.

Cela conduit l’acteur public à devenir VRP de la théorie du ruissellement économique, celle qui voulait nous faire croire que les profits d’aujourd’hui seraient les investissements de demain et les emplois d’après-demain. Les immenses revenus générés ont surtout été employés pour alimenter la spéculation. Cela conduit aussi à appliquer aux services publics les logiques dévastatrices de la « rationalisation » des néo-libéraux. Cela conduit enfin à mettre la recherche au service de l’illusion d’un sauvetage miraculeux par des technologies magiques, pour la découverte desquelles nous enfermons nos chercheurs dans un carcan toujours moins créatif.

Face aux convulsions toujours plus violentes de ce système à bout de souffle, nous pouvons dépasser la tentation d’un affrontement de camps pour nous appuyer sur le mouvement irrépressible des expérimentations réussies sur tous les territoires – énergies renouvelables, circuits courts, pratiques citoyennes et culturelles,…-, l’enthousiasme né de milliers d’initiatives. L’avancée vers une autre société est possible, et elle est même déjà en marche. Pour peu que la politique lui donne le coup d’accélérateur indispensable et lève les obstacles qui se dressent sur son chemin, nous sommes prêts pour une société plus écologique et plus solidaire.

Pour ce projet collectif, ma trajectoire personnelle peut aussi être source de dynamique politique. J’essaye de porter cette cohérence dans ma vie professionnelle, qui m’a conduit à assumer d’importantes responsabilités dans l’industrie, dans mes engagements associatifs – notamment collectif RESF depuis 2005, fédération de parents d’élèves depuis que mes 4 enfants sont à l’école –et maintenant dans mon engagement politique.

Eric Piolle

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