La nouvelle Métro se met lentement en place

Publié le 26 avril 2014

Vendredi 25 avril le nouveau conseil de la Métro de 124 membres se réunissait pour désigner son exécutif. La nouvelle composition montrait une diversité politique nouvelle répartie en 7 groupes politiques. Le plus important étant le groupe du Rassemblement citoyen, solidaire, écologiste (RCSE de 28 membres dont 22 de la majorité grenobloise), puis le groupe « ADIS » (Agir pour un Développement Intercommunal Solidaire, 27 membres) regroupant des petites communes, le groupe Pour une autre agglomération (droite 24 membres), le groupe Pour une Agglomération Solidaire et Citoyenne (PS, 23 membres), le groupe Communes et Démocratie (PCF, 11 membres), groupe non-inscrit, société civile (9 membres) et le Front national avec 2 membres (Grenoble et Echirolles).

Il aurait été normal que le groupe le plus important présente un candidat à la présidence, mais le maire de Grenoble s’était engagé à ne pas cumuler deux mandats exécutifs et la ville centre n’a pas vocation à vouloir diriger la communauté d’agglomération comme cela avait été acté historiquement.

Sous la présidence du doyen d’âge, le conseil a procédé à la désignation du Président. 4 candidats se sont déclarés : Christophe Ferrari (PS), Jacques Nivon (ADIS), Jean-Damien Mermillod-Blondin (droite) et Mireille d’Ornano (FN).

En préparation à ce conseil les quatre groupes (RCSE, ADIS, PS et PC) avaient travaillé sur un projet majoritaire sur lequel ils s’étaient mis d’accord. Pour éviter une concurrence, qui aurait pu être arbitrée par la droite, RCSE et le PS ont proposé une primaire interne aux 4 groupes pour désigner le candidat de la future majorité, ce qui a été refusé pat Jacques Nivon.

La manière dont s’est déroulée cette première séance est très critiquable. La règle pour l’élection d’un maire ou d’un président d’EPCI ne prévoit pas un débat général mais seulement des actes de candidatures. Au lieu d’avoir 4 interventions des candidats, il y a eu un débat interminable entrecoupé de suspensions de séance. La jurisprudence précise que l’élection est irrégulière si le déroulement permet de connaître le sens du vote des conseillers communautaires, même si formellement le scrutin a bien été secret, la manière dont a été menée la séance n’est pas normale.

Christophe Ferrari, Président de la MétroChristophe Ferrari a frôlé l’élection dès le 1er tour (60 voix sur 124) et J. Nivon s’étant retiré, Ferrari a été confortablement élu au 2ème tour par 80 voix sans faire le plein des quatre composantes de la future majorité (potentiellement 89 voix). La droite a fait 29 voix soit 3 de plus qu’au 1er tour. Il y a eu 13 bulletins blancs ou nuls, le FN ayant 2 voix.

La tentative d’ADIS soutenue par le PC de faire arbitrer le vote par des membres extérieurs à la future majorité a échoué, mais démontre que des préoccupations très politiciennes ont encore cours ici.

La composition de l’exécutif sera arrêtée lors du prochain conseil de Métro par la désignation des vice-présidents et conseillers délégués. Rappelons que la majorité grenobloise s’est engagée à ce qu’il n’y ait pas cumul de mandat exécutif entre la ville et la Métro (engagement n° 19), ce qui ne signifie pas que Grenoble ne pèsera pas de tout son poids dans la politique intercommunale, car c’est l’organe délibérant qui fixe la politique et non l’exécutif.

A noter que le Dauphiné libéré a fait quelques erreurs dans la composition du conseil de Métro pour les élus grenoblois : Laurence Comparat a laissé sa place à Claire Kirkyacharian et Vincent Fristot est présent au titre de l’ADES et non d’EELV.

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