Le fait politique majeur est celui de la chute historique de la participation ; alors qu’il y avait en 2012 plus de la moitié des inscrits qui s’étaient exprimés au 2^ème tour, le 18 juin c’est un seulement peu plus d’un tiers (38%) qui l’a fait !

Entre les deux tours il y a 4,5 millions de voix exprimées en moins.

En Isère, le quasi grand chlem pour LREM (La république en marche) à part Mme Battistel. La victoire de cette dernière traduit tout de même la reconnaissance du travail parlementaire et le refus de l’opportunisme le plus évident de la part du maire de Seyssins. Les candidats FN sont battus sèchement : 26,5% sur la 2^ème circonscription, 36,1% dans la 8^ème, 35,4% dans la 10ème et même M. Dezempte (soutenu par le FN) est battu (44,8%) ce qui est une très bonne nouvelle.

National	Participation	Blancs-nuls	Exprimés/inscrits 2017	Exprimés/inscrits 2012
1er tour	48,70%	1,10%	47,62%	56,32%
2ème tour	42,60%	4,20%	38,43%	53,27%

Il y a maintenant 8 femmes députées sur 10 en Isère et 9 députés LREM.

1^ère circonscription

La participation est très faible (45,7%), surtout à Grenoble où elle a beaucoup chuté (40,8%). En plus il y a eu un nombre très important de blancs et nuls sur l’ensemble de la circonscription (10,3% des votants !!! alors que nationalement c’est 3,9%).

A Grenoble c’est 14,3% des votants qui ont voté blanc ou nuls, ce qui est considérable d’où un pourcentage des exprimés important pour M. Véran à Grenoble (71%) par rapport à l’ensemble de la circonscription (68,1%). Les bureaux où le nombre de bulletins blancs et nuls est très important (supérieur à 18,5% des votants) sont : Saint Laurent, Taillefer 3, Abbaye 1et 2, Berthe de Boissieux 4 et Capuche 1.

Entre les deux tours M. Véran n’augmente son nombre de voix que de seulement 1640 voix ce qui est comparable au score du PS du 1^er tour (1797 voix, soit 4% des exprimés).

La droite classique est balayée dans une circonscription pourtant taillée pour elle

3^ème circonscription

Il y a des différences importantes entre les votes à Grenoble et dans le reste de la circonscription. R. Briot obtient 48,1% à Grenoble et seulement 41,1% ailleurs.

La baisse des exprimés à Grenoble est un peu moins appuyée qu’au niveau national, il y a 2396 exprimés de moins à Grenoble au 2^ème tour et cette baisse de la participation a touché tous les électorats mais de manière diverse, notamment les jeunes ont peu voté.

Grenoble	Exprimés	Chalas	Briot
1er tour	18 868	6578	3087
		34,86%	16,36%
2ème tour	15 507	8047	7460
		51,89%	48,11%

Briot gagne 4373 voix par rapport au 1^er tour passant de 16,4% des exprimés à 48,1 % ce qui représente un saut très important, alors qu’E. Chalas n’augmente ses voix que de 1469 en passant de 34 ,9 % à 51,9%

On peut comprendre la déception de R. Briot de ne pas avoir gagné mais il faut tout de même remarquer qu’il a réussi à récupérer et au-delà, les voix du 1^er tour des candidats qui l’ont soutenu (S. Larabi et J-P Trovero). Par contre il n’a pas réussi à rallier toutes les voix de gauche ; même cela n’aurait pas permis de dépasser LREM dans la circonscription, mais aurait suffi d’être en tête à Grenoble.

En fait la capacité de LREM de réunir des voix de droite et de gauche a très bien fonctionné dès le 1^er tour

	LREM 2ème tour	Total gauche 1er tour	Briot 2ème tour	Briot+Larabi+ Trovéro 1er tour
Total 3ème circonscription	12014	11042	10232	8084
Grenoble	8047	8472	7460	6168
Hors de Grenoble	3967	2570	2772	1916

Dans les bureaux (Buffon 2, Diderot 1, Ampère 2, Joseph Vallier 1, Malherbe 1, Baladin 2 et Sidi Brahim 3) où R. Briot augmente peu le nombre de voix par rapport au total des voix du 1^er tour des 3 candidats (lui-même, S. Larabi et J-L Trovéro), ce sont des bureaux où ces candidats faisaient un très gros score au 1^er tour (au total plus de 42%) et où le PS Destot faisait peu de voix (8%). Dans ces bureaux R. Briot atteint 53% au 2^ème tour. Dans ces bureaux il n’y avait que 25 % de votants au 1^er tour qui ne se sentaient pas représentés au second (hors LREM, FI, Larabi et Trovero). Il y avait peu de possibilités de progresser vu la récupération d’une frange de la gauche par LREM.

Par contre là où R. Briot augmente nettement son score par rapport aux candidats du 1^er tour qui le soutenaient (total 26 %), ce sont des bureaux où le PS était nettement plus fort (16,3%), il y avait plus matière à progresser. Ce sont les bureaux Eaux Claires 1 et 5, Anatole France 1, Houille Blanche 2, Malherbe 2, Baladin 3, Alphonse Daudet 1, Vigny Musset 1, Village Olympique 1 et 2 et André Abry. Dans ces bureaux il y avait 42 % (presque la moitié !) de votants du 1^er tour qui ne se sentaient pas représentés au 2^ème tour (hors Chalas, Briot, Larabi et Trovéro) et R. Briot progresse beaucoup plus que Mme Chalas.

Conclusion sur Grenoble 3^ème

L’analyse un peu rapide de R. Briot sur les résultats regrettant une absence de mobilisation du camp de la gauche et écologiste n’est pas exacte. Le seul regret qu’il faut avoir c’est que les Insoumis n’aient pas su créer un rassemblement large dès le 1^er tour, mais cela supposait de construire une maison commune et pas un ralliement à un seul panache. Il fallait rendre crédible une possibilité de victoire avec un score important au 1^er tour. Avec moins de 15% au 1^er tour la marche était beaucoup trop haute. La leçon à retenir est que pour gagner il faut être unis dès le 1^er tour. D’ailleurs aucun député n’a été élu quand il avait fait moins de 15 % au 1^er tour, Mme Battistel a fait une remontée remarquée mais elle avait plus de 5 points de plus que R. Briot au 1^er tour et une forte implantation. La seule députée de France Insoumise qui a aussi fait une remontée spectaculaire c’est contre un Front National, elle partait de plus de 16 %.

Mots-clefs : analyses électorales, grenoble

Cet article a été publié le vendredi 23 juin 2017 à 17 h 22 min et est classé dans Le Rouge & le Vert Hebdo, Politique. Vous pouvez en suivre les commentaires par le biais du flux RSS 2.0. Les commentaires et pings sont fermés.