Le Cercle laïque de l’agglomération grenobloise, les délégués départementaux de l’éducation nationale (DDEN), la PEEP et la Ligue des Droits de l’Homme ont envoyé une lettre ouverte au maire de Grenoble et aux élus, et par voie de presse les ont mis en garde, à l’instar de l’ADES, contre l’expérimentation d’une option cultuelle dite « repas sans viande ».
Elles indiquent que dans certaines villes ayant adopté cette mesure, les groupes religieux demandent maintenant de séparer lors de la chaîne logistique les menus avec et sans viande, et de séparer également les tables pour les enfants ayant choisi l’option « repas sans viande ».
En réponse, l’adjoint à l’éducation s’obstine à déclarer dans le quotidien régional que la mairie n’a cédé à aucune pression. Or le 2 juin dernier, dans le même journal, il reconnaissait que ces pressions étaient toujours présentes.
Toujours dans le quotidien régional, le même adjoint se démasque et précise ingénument : « ce n’est pas un repas hallal…, les enfants aujourd’hui inscrits au menu sans porc basculeront sur le menu sans viande » puis il ajoute, « la Ligue de l’enseignement s ‘assurera qu’il n’y a pas de distinction, de séparation entre les enfants en fonction de leur menu » ; et le meilleur est pour la fin « SOS Racisme interviendra pour expliquer aux enfants, les religions ».
Les parents et les enseignants, mais aussi les personnels de service et d’animation seront sans doute enthousiasmés à l’idée que, dès la prochaine rentrée, cette majorité s’octroie le droit d’enseigner par délégation les religions aux jeunes Grenoblois, dès la maternelle. Quoi de plus pertinent, pour ce faire, que la pause méridienne dans les 54 restaurants scolaires de la Ville !
Enfin, le 1er juin 2010, le nouveau règlement du service de restauration apparaît sur le site de la Ville sans que les élus en aient été informés. Il est vrai qu’un débat avant décision, en Conseil Municipal, aurait fait éclater au grand jour les véritables motivations de ce changement. Ce règlement mentionne les deux options sans porc et sans viande, et du même coup fait disparaître le paragraphe important du précédent règlement qui précisait aux familles :
« Pour un bon équilibre alimentaire, il est souhaitable que votre enfant goûte un peu de chaque plat. C’est pourquoi, le personnel de service et d’animation a pour instruction d’inviter les enfants à goûter de tout, mais en aucun cas de les forcer. Le service propose le choix, à l’inscription, entre menu avec ou sans porc. Toutes autres demandes particulières ne seront pas prises en compte. »
Comme on le voit, nous sommes loin, très loin d’une réflexion sur l’aspect nutritionnel des repas que l’on voudrait faire évoluer (moins de viande, plus végétarien…). Pendant ce temps les conditions d’accès aux locaux et celles de l’encadrement des temps de repas attendront.