Les leçons de (Petit) Chose

Publié le 8 octobre 2010

En bon politicien qu’il est, J. Safar, adjoint au maire de Grenoble et président du groupe socialiste au Conseil Régional, utilise toujours la même méthode. Il en a fait une fois de plus la démonstration avec le lycée Mounier, dont il dit dans un premier temps qu’il est « conscient et comprend » l’émotion suscitée par l’annonce de sa fermeture. Cette caresse dans le sens du poil pourrait donner l’illusion que « lui au moins a tout compris », mais ça ne dure qu’un temps car progressivement, les choses se gâtent. C’est l’art de souffler le chaud et le froid.

Ainsi, pour justifier la fermeture du lycée, il évoque le principe de précaution, et se retranche derrière les compétences respectives des deux collectivités que sont la Ville et le Conseil Régional qu’on ne doit pas confondre. Lui qui participe aux exécutifs des deux collectivités ne confond pas bien sûr : à l’évidence son bras droit ne sait pas ce que fait son bras gauche. De même face à un éventuel contradicteur il emploie une sémantique qui ne souffre aucune réplique, ces mots magiques qui figent l’adversaire sur place sont « scandaleux » et « irresponsable », qu’il faut accompagner en les proférant d’un air outré en fronçant les sourcils.

Enfin, dernièrement dans le quotidien local, il déclare, péremptoire « il faut que certains élus (suivez mon regard…) arrêtent de jeter de l’huile sur le feu ». Il oublie simplement de préciser le nom du ou des pyromanes. Nos concitoyens ont déjà assez de la morgue des dirigeants nationaux, ils n’avaient vraiment pas besoin en supplément de celle des élus locaux. Un peu d’humilité ne serait pas superflue, et plutôt que de donner des leçons, ceux-là seraient bien inspirés de réviser ou d’apprendre s’ils ne l’ont jamais fait, celle de la démocratie.

J. Safar est un des prétendants à la succession du maire de Grenoble, avec un tel comportement il vient de rater une occasion de montrer sa capacité à animer une équipe pluraliste. Il est incapable d’assumer les accords passés avec ses alliés : la fermeture du lycée Mounier n’a jamais été dans l’accord majoritaire à la région, il s’en suit que les élus qui ne sont pas d’accord avec la prise de position personnelle du Président de la région sont légitimes à le dire. La solidarité majoritaire doit s’exprimer sur tout le contrat majoritaire et rien que le contrat.

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