Le Préfet laisse les sans-abris trop longtemps dans le froid glacial!

Publié le 3 décembre 2010

Les associations humanitaires protestent contre l’inaction ou la lenteur du Préfet pour l’hébergement d’urgence, alors qu’il reste des centaines de personnes à la rue en cette période de grand froid. Le Préfet se décharge trop facilement des responsabilités de l’Etat sur les associations et sur les collectivités.

La mise à l’abri de la neige et du froid des personnes campant depuis début août dans le camp du Rondeau a été organisée dans l’improvisation totale le 30 novembre. Il a fallu attendre plus de 3 mois pour qu’enfin  le droit commun soit appliqué en particulier pour les familles avec des enfants qui venaient encore de passer des nuits dehors dans le froid et sous les premières neiges.

Rappelons que les Roms ont été mal traités ces derniers mois. Après leur expulsion par les bulldozers et la police du campement des bords de la rocade sur début août, ils ont été transférés sur le camp de grand passage du Rondeau géré par la Métro.

Au début, il a été interdit à ces personnes de faire du feu (y compris pour se faire chauffer quoi que ce soit). Alors qu’ils savent se débrouiller pour se construire des abris, la Métro a interdit toute installation autre que les tentes premier prix (sans double toit) fournies par le CCAS de Grenoble. Pas de toilettes, des WC de chantier placés en plein milieu de l’aire au vu et su de tous, l’électricité pourtant installée pour les gens du voyage n’a pas été branchée.

Vu la vague de froid, il aurait fallu loger ces gens ailleurs, ce n’est que le 30 novembre que le camp a été évacué. Malgré les alertes météo, la Préfecture a attendu 18h,  la nuit et la neige drue, pour enfin accepter de remplir sa mission.

Les familles ont été dirigées vers les lieux prévus depuis la semaine dernière (appartements, mais aussi caravanes pas chauffées). Il a été proposé sans autre choix aux adultes sans enfants d’aller dans un hangar industriel désaffecté au 9 rue Prosper Mérimée derrière la Bifurk. Aucun moyen de transport n’a été mis à leur disposition et des bénévoles ont du faire la navette avec quelques voitures. Sur place, ils ont trouvé un hangar glacé dans lequel on installait une soufflerie. La Croix Rouge installait des lits de camp. Pas de séparation hommes/femmes. Pour la nourriture, il a fallu compter sur soi-même et des voisins venus apporter des biscuits. Bref une improvisation totale et des conditions d’hébergement indignes.

Là dessus des vigiles sont entrés en fonction filtrant les allées-venues et en particulier interdisant aux soutiens et à la presse d’y entrer, il faut éviter de montrer des lieux peu présentables. L’AREPI (association régionale d’insertion) est mandatée pour assister les personnes mises à l’abri. Le CCAS est aussi là. Après une deuxième nuit sans dormir dans ces conditions, les personnes ont été mises à la rue en leur indiquant d’aller voir une association de solidarité voisine.

Pendant ce temps d’autres populations roms y compris avec des enfants en bas âge sont dans des cabanes qui menacent de s’écrouler sous le poids de la neige à Saint Martin le Vinoux et à La Tronche.

Les propos du secrétaire d’état le 30 novembre sont très loin de la réalité vécue quotidiennement par les travailleurs sociaux et les associations auxquelles nous voulons rendre hommage. Benoist Apparu déclarait : « Tous ceux qui appelleront le 115, qui est le numéro d’urgence, se verront proposer une place« . Quel honte pour notre pays dit d’accueil !

Une précision de l’ADES, à propos d’un tract diffusé lors de la manifestation de Solidarité Roms le 29 novembre lors de la tenue du conseil municipal : L’ADES n’a pas signé ce tract, nous avons seulement appelé à la manifestation.

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