Le social à la sauce techno

Publié le 11 février 2011

Au cours de ces dernières années les services sociaux du Conseil Général ont connu une réorganisation permanente. L’idée que pour plus de proximité il fallait réorganiser ces services sur des territoires n’était pas totalement farfelue, même si les 18 circonscriptions d’action sociale existantes répondaient assez bien à ce besoin. On a donc commencé par découper le département de l’Isère en 11 territoires, et l’on a très rapidement communiqué pour faire connaître cette « révolution » en éditant une plaquette en couleur sur papier glacé, qui sera malheureusement mise au pilon quelques mois plus tard. En effet de 11 territoires on est passé à 13 territoires, histoire probablement de contenter quelques conseillers généraux qui avaient dû se sentir lésés. Pendant ce temps on a procédé à des rénovations ou des acquisitions de locaux neufs, ce qui a donné lieu à des déménagements et des adaptations successives des travailleurs sociaux et évidemment du public.

A Grenoble on s’est particulièrement distingué, en peu de temps le territoire d’abord implanté rue Moyrand a migré à Europole pour finalement s’installer bientôt avec l’ensemble des services sociaux de l’agglomération grenobloise dans des locaux (loués, achetés ?) Caserne de Bonne. Cette dernière initiative a provoqué une levée de boucliers immédiate des maires concernés, tous de la majorité départementale, qui se sont fendus d’un courrier au Président du Conseil Général, A. Vallini, le 21 décembre dernier. Ils s’étonnent que « cette démarche n’ait fait l’objet d’aucune concertation avec les conseillers généraux des territoires concernés, pas plus qu’avec aucun élu des communes de l’agglomération ».

Quant au fond, les élus estiment que cette démarche constitue « un grave recul de l’action territoriale fondée sur le partenariat avec les services sociaux des communes (CCAS) et les associations ». En effet poursuivent-ils, déplorant l’idée d’un regroupement des services sociaux polyvalents (assistants sociaux), PMI (Protection Maternelle et Infantile) et l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) hors des centres sociaux, « cette démarche aurait des conséquences particulièrement graves… d’abord pour le public concerné ». La lettre continue sur ce ton, pointant tour à tour les incohérences et les difficultés à venir, et demande pour finir au Président du Conseil Général de suspendre la mise en œuvre de ce projet. Certains signataires sont à la fois Maires et conseillers généraux, comme Marc Baïetto (Eybens) et René Proby (St Martin d’Hères). D’autres maires signataires ne sont pas eux-mêmes conseillers généraux, mais certains de leurs conseillers municipaux le sont comme à Echirolles par exemple ou encore à Grenoble où J. Chiron et A. Pilaud portent la double casquette.

Qu’est-il donc advenu à la suite de ce courrier ? Eh bien, rien. Car les mêmes qui s’étaient insurgés contre la réorganisation en cours des services sociaux, l’ont tous, dans une belle unanimité, approuvé ou l’ont laissé approuver au Conseil Général. Leur main droite devait ignorer ce que faisait leur main gauche ! Pas facile à vivre, le cumul des mandats, surtout pour la population.

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