Des propositions des écologistes pour l’avenir de la Villeneuve

Publié le 29 avril 2011

Au conseil municipal du 18 avril, la majorité a adopté une délibération « fourre-tout » sur la Villeneuve.

Le groupe des élus écologistes a voté en partie contre cette délibération car elle ne présente pas les bonnes solutions. Voici des propositions des écologistes sur ce dossier :

Rien ne se fera d’efficace sans l’adhésion de la majorité des habitants : on ne fait pas le bonheur des gens malgré eux ! Or depuis des années, des réunions sont organisées avec les habitants dont certaines ont connu une grande participation, depuis des années des habitants font des propositions et malgré cela, la majorité municipale en fait peu de cas et s’en tient à sa propre idée sur les différents projets. Il n’y a aucune vision à long terme de ce que devrait devenir ce quartier et les solutions prises sont liées à des impératifs purement financiers imposés de l’extérieur par l’ANRU (Agence Nationale de Renouvellement Urbain) qui est une machine mise en place par le gouvernement de droite pour faire fonctionner l’industrie du bâtiment : l’aide à la construction ou à la rénovation est soumise à des impératifs de démolition. Cependant, lorsque des élu-es apportent un projet cohérent, l’ANRU peut faire évoluer ses dogmes.

La destruction d’appartements pourrait se défendre dans le cas d’immeubles insalubres ou pour améliorer la qualité de vie, mais détruire des logements en bon état, pour la seule vision d’un parc est une absurdité. A Mistral, la destruction des barres Strauss pouvait se justifier en raison de leur état dégradé, même si certains à l’époque s’étaient élevés contre cette destruction. A Jean Macé, c’est la sécurité du bâti qui a rendu nécessaire la démolition avant la reconstruction. Il en va de même pour Châtelet 1 et 2, ainsi que pour l’Abbaye. A la Villeneuve la destruction du 50 est fondée sur une simple question d’ouverture du quartier pour créer une perspective vers le parc. Il n’est pas besoin d’être architecte, urbaniste ou technicien de l’aménagement pour constater qu’il s’agit là d’une illusion puisqu’au-delà du 50, le 70 Galerie de l’Arlequin empêche la vue sur le parc ! D’ailleurs un cabinet d’architectes (INterland) choisi par la ville avait préconisé de ne pas démolir. Au lieu d’étudier ses propositions, la majorité l’a remercié car il n’allait pas dans le sens voulu par les promoteurs du projet.

A la Villeneuve, comme ailleurs, il faudrait agir simultanément dans cinq grandes directions, dont la ligne directrice est l’amélioration rapide de la vie quotidienne pour tous et les choix précis seront faits après débat avec les premiers intéressés, les habitants :

  • Assurer une présence renforcée grâce à des services publics ou de proximité : embauche de nombreux éducateurs de rue par le Conseil général avec l’aide de la ville, renforcement des effectifs dans les associations ou les services qui sont en contact direct avec les habitants afin d’assurer leur pérennité et l’ouverture sur de larges plages horaires des différents services. Depuis de nombreuses années, la baisse constante du nombre d’élèves au collège pose les questions de son avenir et d’une ghettoïsation rampante qui joue contre la mixité sociale. Par ailleurs, il est urgent de travailler avec l’Education nationale au soutien des projets d’écoles pour offrir à tous les enfants de réelles perspectives de scolarité qui ne se limitent pas au quartier. Mettre fin aux effets d’annonce et assurer concrètement un accompagnement des jeunes adultes (déscolarisés, laissés pour compte…) débouchant sur de véritables emplois. Aider les bailleurs pour mettre en place des gardiens d’immeubles. Assurer la présence constante d’une police de proximité par l’installation d’un commissariat de quartier … Tout ceci exigerait une volonté de tous les instants du maire et des élus en responsabilité pour construire avec les autres collectivités publiques et administrations un vrai plan d’action avec des financements pérennes. Les écologistes avaient proposé d’augmenter les dépenses de personnel de 1 M€ dans le budget 2011 de la ville pour commencer cette politique, tout en diminuant les taux des impôts qui sont trop élevés. Cela a été malheureusement refusé. Or, il est possible de transformer, lors des départs à la retraite, des postes municipaux pour assurer ces tâches de proximité. Les priorités financières de la majorité municipale ne sont pas les plus pertinentes. Les grands projets pharaoniques plaisent aux princes qui peuvent les inaugurer, mais ils coûtent très cher et empêchent la mise en place de politiques visant à l’amélioration de la vie quotidienne dans toute la ville. Actuellement la ville dépense trop en investissements inadaptés et pas assez en fonctionnement pour améliorer la vie quotidienne des grenoblois.
  • Pour l’amélioration du bâti, il faut diminuer la longueur des coursives et multiplier les ascenseurs, ce qui pourrait obliger à des démolitions partielles d’appartements mais avec la contrepartie évidente d’améliorer la vie quotidienne. Une étude spécifique sur le devenir des rez-de-chaussée pourrait être entreprise, il y a là des volumes très importants qui pourraient être utilisés pour des logements, des salles de réunions, des commerces, des salles de sport, des ateliers… et pourraient améliorer la sécurisation des entrées d’immeubles.
  • Améliorer la mixité sociale, cela peut passer par l’achat par la ville d’appartements qui se libèrent et qui, par exemple pourraient être transformés en cité étudiante, gérée par le CROUS comme la Tour de Paul Cocat à Teisseire. On éviterait ainsi de laisser se développer les affaires de certains marchands de sommeil ou d’acheteurs peu scrupuleux. Pour rendre ce quartier attractif, il faudrait aussi proposer des parkings en nombre suffisant afin d’éviter les dégradations des véhicules. La politique de démolition de certains silos et la diminution de l’offre de parkings fermés va dans le mauvais sens.
  • Création de commerces, revitalisation du marché au même endroit, aide à l’implantation d’artisans et de services aux habitants…
  • Une politique culturelle, socio-culturelle et sportive audacieuse et imaginative par l’installation de troupes en résidence, théâtre, danse, musique et autres formes artistiques ou sportives.

Les élus écologistes comme de nombreux habitants ont été déçus par les propositions de la majorité municipale qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. C’est la raison pour laquelle ils ont tiré le signal d’alarme en ne votant pas la totalité de la délibération soumise au conseil municipal du 18 avril dernier. Il est permis de douter que 250 000 € supplémentaires annoncés auront un impact suffisant. Les écologistes voteront l’augmentation des moyens municipaux lorsque les délibérations spécifiques seront proposées et feront des contrepropositions lorsque ce sera nécessaire.

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