Sénatoriales comment ça marche

Publié le 31 mai 2011

Les élections sénatoriales auront lieu le 25 septembre 2011. Seuls les grands électeurs pourront voter, pour l’Isère ils désigneront 5 sénateurs au scrutin de liste à la plus forte moyenne.

Il s’agit d’un mode de scrutin archaïque à plusieurs titres :

  • ce scrutin donne un poids très important aux élus des petites communes, le corps électoral n’est pas représentatif de la société.
  • C’est un scrutin indirect qui est une survivance d’un scrutin censitaire qui n’a plus lieu d’être, il faudrait revenir à un scrutin direct par département pour donner à cette chambre un poids correspondant à une réalité politique.

Comment sont désignés les grands électeurs

(il y en avait 2700 lors du dernier scrutin en 2001).

En plus des députés, des conseillers régionaux et des conseillers généraux, il y a les délégués des conseils municipaux qui représentent environ 95 % des grands électeurs. Les petites communes de moins de 9000 habitants désignent moins de grands électeurs que de conseillers municipaux, celles comprises entre 9000 et 30 000 désignent tous les conseillers municipaux et au dessus de 30 000, le conseil municipal désigne en plus des conseillers municipaux un grand électeur par tranche de 1000 habitants au dessus de 30 000.

Par exemple pour Grenoble, le conseil municipal votera par scrutin de liste à la proportionnelle à la plus forte moyenne pour désigner environ 130 grands électeurs supplémentaires inscrits sur les listes électorales de la commune.

Lors du précédent scrutin de septembre 2001, il y avait 4 sénateurs à élire et 2719 grands électeurs. La liste de gauche a obtenu 2 sièges (1PS et 1PC) avec 37,2 %. La droite s’est divisée en 3 grandes listes : B. Saugey (21,8 %) élu, J. Faure (17,8 %) élu et Ch. Descours 13,3 % battu. La liste des écologistes avait obtenu environ 5 % des exprimés. La droite était donc largement majoritaire, mais désunie. La gauche a progressé depuis, mais peut être pas suffisamment pour être majoritaire. Si la droite se présente unie elle peut envisager de gagner 3 sièges en 2011, surtout si la gauche et les écologistes ne font pas liste commune.

Pour septembre 2011, les grandes manœuvres ont commencé. Puisque le nombre de sièges augmentait, il y a eu un accord national entre le PS et Europe Ecologie les Verts (EELV) pour que le 3ème siège revienne à un écologiste. EELV a désigné R. Avrillier pour ce siège, choix cohérent avec la compétence pour exercer un tel mandat. Mais c’était compter sans les guerres de clans dans le PS isérois. Incapable d’appliquer les accords nationaux, le PS local s’est déchiré pour désigner son candidat au 3ème siège, les deux premiers Vallini (PS) et A. David (PC) ne posant pas de problème. La structure fédérale a désigné à une voix près B.Soulage (soutenu par de M. Destot) mais certains responsables ont refusé et exigé un vote des militants qui ont donné la majorité à J. Chiron pour la 3ème place. Cependant, devant un tel scénario, il n’est pas impossible qu’un radical de gauche soit parachuté ou que le PS revienne à la raison et accepte l’accord national avec EELV.

L’enjeu national de cette élection est de savoir si, pour la première fois de son histoire, le Sénat peut basculer à gauche, suite à ses victoires aux élections locales ces dernières années. Pour réussir, il faudrait qu’il y ait une unité parfaite des forces de gauche et écologistes dans tous les départements, ce qui se passe en Isère du coté du PS n’augure rien de bon.

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