Police, texte et vidéo

Publié le 13 avril 2012

La convention de coordination de la police municipale et de la police nationale signée le 5 mars dernier pour une durée de 3 ans (2012-2015) confirme la place prégnante des collectivités territoriales dans une mission jusque là exclusivement dévolue à l’Etat. Pallier les manques c’est cautionner la disparition progressive d’une police nationale dite de proximité, intégrée à la population et gardienne de la paix au sens plein du terme. C’est également accepter les inégalités de traitement sur l’ensemble du territoire selon que l’on habite ou non une commune dotée des moyens d’assumer cette charge.

Dans ces conditions on comprend aisément que le Préfet de l’Isère n’ait pas hésité à signer au nom de l’Etat, cette convention avec le maire de Grenoble. A sa lecture on mesure la responsabilité et la charge financière pour la Ville dont les effectifs de police n’ont cessé d’augmenter au cours de ces dernières années. Pour l’illustrer on se contentera de se pencher sur le chapitre 4 de la convention intitulé : « Des dispositions relatives à la vidéo-protection »

Dans ce cadre la ville crée un organisme au titre ronflant, le COCS « Centre Opérationnel de Commandement et de Supervision » chargé de centraliser et de contrôler les écrans du système de vidéo-protection. Et à ce propos, l’euphémique « protection » de vidéo (chassez le naturel…) se change bien vite en « sites d’implantation des caméras et des zones surveillées ». Quant au « Financement de l’installation, de l’entretien, du fonctionnement, du renouvellement des matériels » c’est à la Ville de Grenoble qu’il incombe. C’est également à la Ville qu’il échoit de mandater le personnel de maintenance du matériel mais après avis préalable de la police nationale. Mais alors que fait la police ! Elle « assurera l’alimentation en électricité » n’est-ce pas formidable une telle générosité ! Enfin pour être sûre d’être bien comprise, la police nationale précise qu’elle doit « disposer sans charge supplémentaire du réseau de vidéo-protection… » Tout cela a évidemment un coût que le contribuable Grenoblois ne connaît pas. Comme il ne connaît toujours pas le bilan de « l’expérimentation » de la vidéo-surveillance que J. Safar, 1er adjoint aux finances et à la sécurité, s’était engagé à présenter à la population, pas plus qu’il ne connaît les sites d’implantation sur l’espace public des caméras, dont la liste figure pourtant en annexe de la convention. Qu’attend donc le préfet, signataire de la convention, pour faire appliquer l’article 1 du décret 96-926 du 17 octobre 1996 qui prévoit que pour chaque demande d’autorisation préalable à l’installation d’un système de vidéo-surveillance, la ville doit préciser les modalités d’information du public ? Grenoble ferait-elle exception ?

Mots-clefs : ,

Le commentaires sont fermés.