PC grenoblois : le kit de survie

Publié le 6 juillet 2012

Il ne faudrait pas confondre fabulistes et fabulateurs. Les premiers, dont le plus illustre est sans aucun doute J. de La Fontaine, sont auteurs de récits allégoriques qui se terminent par une morale. Les seconds qui n’ont que faire de la morale, transforment la réalité, réécrivent l’histoire, assènent des contre-vérités, comme P. Voir adjoint PC à la santé à Grenoble qui est à ranger incontestablement dans cette deuxième catégorie.

Sorti par la grande porte de la liste de l’Isère aux élections du Conseil Régional en 2010, puis à nouveau candidat dans le Rhône, sa position sur la liste ne lui avait pas permis d’être réélu. Mais à la faveur du départ de T. Braillard, conseiller régional, adjoint aux sports PRG à Lyon, devenu député avec le soutien de G. Collomb, le maire PS de Lyon, P. Voir pourrait revenir sur les bancs de l’assemblée régionale, quand le recours déposé par Ph. Meirieu candidat EELV-PS, sera jugé. C’est à l’occasion de cet éventuel « événement » qu’au cours d’un entretien publié dans le quotidien régional du 30 juin dernier, il est revenu sur les élections municipales 2008 à Grenoble, en donnant un récit tout à fait personnel de la situation politique du moment, notamment :

« …nous avions fait appel aux écologistes pour former une lite de gauche sans ouverture au MODEM. Ils avaient refusé. Du coup nous avions fait le choix de ne pas nous isoler ». Nous avons beaucoup cherché et n’avons évidemment trouvé aucune trace d’un tel appel du PC en direction des écologistes et par conséquent aucun refus. P. Voir est probablement de ceux qui pensent que plus le mensonge est énorme plus il aura de chance d’être cru.

Alors rétablissons la vérité : voilà ce qu’écrivaient, dans une lettre ouverte, P .Voir et ses amis du PC le 18 janvier 2008 (soit trois jours avant de passer l’accord avec le PS pour figurer, avec la droite, dans la liste de premier tour de M. Destot) : « …Notre position est nette, tant dans nos rencontres avec toutes les forces de gauche que dans notre expression dans la presse et en direction des citoyens : constituer une large liste de rassemblement de toute la gauche et des forces progressistes dès le premier tour afin de continuer l’œuvre entreprise (NDLR : référence aux deux précédents mandants municipaux 1995 à 2008 ) et de faire avancer des solutions conformes aux intérêts et aux véritables aspirations de la population. La présence du MODEM sur la liste hypothéquerait la poursuite d’une politique locale vraiment de gauche. On ne peut pas mener une politique de gauche avec des Elus de droite : le MODEM est un parti de droite comme en atteste notamment sa présence sur la liste UMP de Juppé à Bordeaux… Nous ne serons pas caution d’une alliance avec une partie de la droite grenobloise… » Et d’évoquer la démocratie participative, la limitation de la pression fiscale, les logements sociaux, le maintien et le développement des services publics, la préservation du milieu, avec une politique des transports publics et d’urbanisme répondant aux besoins des citoyens et de l’environnement, une politique économique et des emplois diversifiés. Bravo ! que d’intentions louables !

Mais aujourd’hui entend-on le PC grenoblois s’émouvoir de l’absence de démocratie, de l’augmentation de 9% du taux des impôts locaux depuis 2009, de la politique de sur densification immobilière, des aides aux grands groupes privés, de l’absence de diversification des emplois, pour ne citer que ces quelques exemples ? Non bien sûr, que pourrait-il exprimer puisqu’il est partie prenante de la politique à orientation très droitière menée. Quand on choisit la compromission et le reniement, quand les faits démentent les grands discours de principe, quand on fait partie intégrante d’une majorité qui compte des élus de droite dont des proches de l’ancien maire corrompu, il est en effet délicat d’assumer ses responsabilités. Du coup on travestit la réalité en l’habillant de boniments. Etait-ce à ce point insupportable de reconnaître, avant la création du Front de Gauche, que se fondre dans une majorité droite-gauche était une question de survie pour le PC grenoblois ? Certes il aurait fallu un peu de courage, mais après tout, un moment de honte est si vite passé. Et puis tant qu’on a la santé…

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