La nouvelle gestion du stade des Alpes

Publié le 22 septembre 2012

Stade des AlpesLe 28 septembre à 14 h 30, le conseil de la Métro se tiendra exceptionnellement dans la salle des fêtes d’Eybens. Il votera la délégation de service public du stade des Alpes à la société Carilis.

Cette dernière a été sélectionnée par la commission ad hoc.

Voila comment est justifié ce choix : « CARILIS présente un projet global cohérent construit autour de la démocratisation de l’accès des habitants de l’agglomération grenobloise au stade des Alpes, toute en conservant sa vocation d’équipement de sport d’élite. »

Il s’agit d’un aveu de taille qui donne entièrement raison aux opposants qui dénonçaient une construction contraire à l’intérêt général.

En effet lorsqu’un équipement est payé par de l’argent public il doit pouvoir profiter au plus grand nombre. Or le stade des Alpes a été conçu pour ne recevoir que des matchs professionnels. Les scolaires et les clubs amateurs n’y sont pas conviés et réalisé sur le modèle des stades anglais, il ne dispose pas de piste d’athlétisme. Maintenant la Métro veut essayer de le démocratiser… Tâche impossible. Voila où mènent les politiques de prestige.

Ce que nous craignions se vérifie, les activités développées dans le stade, commerces, spectacles, rentreront en concurrence avec des activités existantes dans Grenoble ou l’agglomération et leurs conséquences n’ont pas été évaluées.

Enfin, les conditions financières de cette délégation sont très critiquables.

La redevance pour occupation du domaine publique est très faible, 100 000 € plus 3% du chiffre d’affaire soit environ 130 000 € annuel au début, Carilis tablant sur un chiffre d’affaire d’environ 1 M€ les premières années, sans équipe de football ou de rugby résidente.

Ce niveau de redevance ne semble pas répondre aux règles régissant l’occupation du domaine public. La loi impose que « La redevance due pour l’occupation ou l’utilisation du domaine public tient compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l’autorisation ». La Cour Administrative d’Appel de Lyon, dans un arrêt du 12 juillet 2007 à propos de la location du stade de Gerland par la Ville de Lyon à l’OL, précise « que les avantages tirés de l’occupation d’un complexe sportif s’apprécient notamment au regard des recettes tirées de son utilisation telles que la vente des places et des produits dérivés aux spectateurs, la location des emplacements publicitaires et des charges que la collectivité publique supporte telles que les amortissements, l’entretien et la maintenance calculés au prorata de l’utilisation d’un tel équipement ; »

Il est clair que les frais financiers et les amortissements que la Métro supporte n’ont pas été pris en compte puisqu’ils se chiffrent par millions chaque année. On voit ici toute la difficulté pour louer un stade, destiné uniquement et exclusivement à une équipe de football de 1ère division et pour des compétitions européennes (justification de la subvention de 3,5 M€ de la Région), lorsqu’il n’y a pas un tel club résident.

Construire un tel stade a été une aberration que l’on doit à MM. Destot et Migaud. Parfois il est utile d’écouter les opposants, ils sont souvent plus éclairés que certains responsables politiques qui croient avoir la science infuse et n’hésitent pas à jouer avec l’argent des contribuables.

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