Le conseil général vient de voter 9 millions d’euros de subventions pour terminer l’opération « Nano 2012 » pilotée par ST Microelectronics à Crolles. La ville de Grenoble et la Métro s’apprêtent à ouvrir aussi leur cagnotte. Seuls les élus écologistes s’élèvent contre cette politique inefficace qui fait disparaître des moyens financiers qui manquent cruellement pour améliorer les services publics et la vie quotidienne des isérois.
Il existe une règle qui s’apparente aux fameuses relations d’incertitude d’Heisenberg, (un des fondateurs de la mécanique quantique) : plus vous voulez naviguer dans l’infiniment petit, plus vous devez dépenser de l’énergie et donc de l’argent. Le développement de la micro et de la nanoélectronique est de ce point de vue un exemple parfait de développement à très haut investissement en capital donc un parfait système à créer le moins d’emplois possible par euro investit. Laissons à l’Europe ou à l’Etat le soin de savoir quels sont les développements stratégiques dans ces domaines et s’il vaut la peine de s’engager dans des concurrences mondiales dominées par la voracité des groupes multinationaux. Les Etats ne pèsent plus dans cette concurrence mondiale, sauf à dépenser des sommes hallucinantes pour héberger les quelques usines de dimension mondiale qui sont capables de fabriquer les circuits de plus en plus miniaturisés (voir ce qui se passe à Taiwan).
Ce qui est sûr, c’est que les collectivités territoriales n’avaient aucun intérêt à entrer dans cette grande danse mondiale. Malheureusement à Grenoble et en Isère, les décideurs politiques locaux se sont laissés embarquer dans des histoires qui les dépassent et qui coûtent très cher aux contribuables grenoblois, de l’agglomération, de l’Isère et même de la région qui ne le savent pas ou très peu. Les discours plein de promesses sur les lendemains qui chantent ont malheureusement fonctionnés à plein. C’est la présence de laboratoires de recherche performants qui a amené des industriels autour de ST Microelectronics à s’implanter de longue date dans la région grenobloise. Ils n’avaient nul besoin de subsides des collectivités locales mais d’un bon environnement pour leurs salariés. Mais pour se faire mousser et faire croire qu’ils pilotaient le développement économique local dans ce secteur, nos décideurs ont accepté d’ouvrir grand le robinet aux subventions des collectivités. C’est un vrai paradis fiscal qui s’est mis en place à Crolles, les collectivités locales remboursant aux sociétés autour de ST la taxe professionnelle, impôt pourtant indispensable pour assurer un environnement de qualité aux habitants et aux travailleurs : moyens pour l’éducation, les transports, la culture, la santé, la sécurité, la qualité de vie, la solidarité… Il ne s’agit pas de petites subventions mais de centaines de millions d’euros qui ont manqué et qui manquent encore cruellement pour améliorer la vie quotidienne des Isérois.
Ces choix politiques ont profité surtout à la carrière de nos édiles, le maire de Grenoble espérant ainsi devenir ministre en vantant ce pseudo modèle grenoblois, mais il s’est fait souffler la politesse par sa collègue G. Fioraso qui n’a eu de cesse de surfer sur ces opérations.
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