A bu de langage

Publié le 1 février 2013

La délibération relative au lancement de la révision du PLU (Plan Local d’Urbanisme) présentée au dernier conseil municipal du 28 janvier a donné lieu au moins dans son introduction à une véritable débauche de langue de bois, de grandiloquence et de navrantes platitudes. Extraits : « …la ville de Grenoble a acquis une stature internationale grâce à l’avance qu’elle a su prendre dans de nombreux domaines… et doit donc penser son développement et son attractivité dans la perspective du rôle global qu’elle entend jouer au niveau national, européen et mondial… et être acteur majeur des transformations urbaines et sociales du 21 ème siècle. » L’auteur de ces lignes aurait-il pris quelques substances illicites ? Toujours est-il que si avec ça, le Grenoblois lambda ne se retrouve pas en lévitation, c’est à ne rien comprendre au fait qu’avec le PLU il a acquis une dimension qu’il ignorait jusque là.

Côté langue de bois , on n’a pas lésiné non plus, pour preuve : «  Ces nouvelles mobilités s’inscrivent dans un processus où la question des temps et des modes de déplacement réinterroge la pertinence de nos modèles et de notre organisation… Il s’agit de penser une ville à taille humaine, qui offre un habitat diversifié répondant aux nouvelles aspirations des habitants, accessible et abordable à toutes les catégories de la population et un cadre de vie agréable… La ville à développer… doit faciliter l’accès de tous à la culture et aux pratiques sportives et encourager les initiatives des habitants pour améliorer leur cadre de vie individuel et collectif » Et là, on entend déjà l’association « Vivre à Grenoble » qui a recueilli plus de 8000 signatures de Grenoblois contre le projet de l’Esplanade dire « Chiche ! »

Enfin , il serait dommage de passer sous silence cet art consommé d’enfoncer les portes ouvertes, illustré dans l’exemple suivant : « Aujourd’hui il s’agit d’être particulièrement attentifs aux attentes des citoyens qui souhaitent vivre dans une ville harmonieuse, belle, pratique, sécurisée et accessible où il est possible de se loger à des prix abordables » Quel culot, ils y vont un peu fort ces citoyens qui ne souhaitent pas vivre dans une ville disharmonieuse, laide, impraticable, insécure et inaccessible, où il est impossible de se loger à des prix abordables. Et voilà qu’ils obligent « aujourd’hui » les élus dont on connaît le dévouement à être particulièrement « attentifs à leurs attentes ». N’est-ce pas abuser ?

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