Révision du PLU de Grenoble : des méthodes de travail à revoir

Publié le 1 février 2013

L’institution municipale marche mal car le délibératif (le conseil municipal qui est l’assemblée délibérante) n’a aucune indépendance vis-à-vis de l’exécutif (le maire). En effet le maire est maitre de l’ordre du jour et de la préparation du conseil avec sa majorité et les services. Sur le lancement de la révision du PLU on a pu constater une nouvelle fois de manière caricaturale ce dysfonctionnement. Alors qu’il s’agit de dessiner l’avenir de la ville à moyen et long terme (bien au-delà de l’aspect règlementaire d’un PLU), le maire et la majorité ont tout préparé en interne et les oppositions n’ont plus qu’à dire amen. Cela n’a pas gêné l’opposition de droite UMP qui ne pense qu’aux échéances électorales : M. Chamussy son chef de file a appelé de ses vœux une ville apaisée (qui pourrait être contre ?) avec des remèdes dépassés depuis 40 ans, comme le prolongement de l’A 51, c’est dire à quel point la droite est ringarde, ça promet pour la suite.

En revanche les élus « Ecologie et Solidarité » ont proposé d’ouvrir le débat en présentant 3 amendements au texte. Les amendements sont de droit, mais la majorité n’entendait pas ouvrir la discussion et refusait de débattre sur les amendements par une astuce de procédure (la technique du sous-amendement qui détourne l’amendement). A noter que le groupe PC a voté un des amendements proposé par l’opposition écologiste. Pour justifier son refus de débattre sur le fond l’adjoint à l’immobilier expliquait que la plupart des amendements (par exemple la question cruciale de la rente foncière) n’avaient rien à voir avec le PLU, argument fallacieux puisque la délibération proposée dépassait largement le cadre strictement règlementaire du PLU, parlant de compétitivité internationale, de rayonnement… avec une grandiloquence qui masquait la pauvreté de l’analyse. La délibération avait bien besoin d’être amendée.

Encore une fois la majorité va faire appel à un cabinet extérieur pour animer la concertation sur ce dossier. Les montants financiers versés aux divers cabinets d’études, d’experts… durant ce mandat atteignent des sommes qui ne sont pas en relation avec le service effectivement attendu, il y a de vraies économies à faire à ce niveau.

Vu le contenu de la délibération il est à craindre que les questions de fond passent encore à la trappe car avant de réfléchir sur l’avenir il serait bon d’analyser exactement le présent et constater que la politique d’urbanisme actuelle va dans le mur. Tout le monde (ou presque) est d’accord pour une politique d’urbanisme intercommunale, mais dans les faits c’est chacun chez soi : voir par exemple le projet de l’Esplanade qui a été concocté par Grenoble sans aucune relation avec les communes avoisinantes et sans réelle concertation avec les habitants et le voisinage dont la Casamaures, monument historique.

Nous reviendrons prochainement sur les illusions et les simplifications qui sous tendent la politique d’urbanisme actuelle à Grenoble.

Quant à la question, « Dans quelle ville voulons-nous vivre ? », posée par les écologistes c’est le moment de nous mobiliser pour apporter une réponse collective, issue de l’avis réel des habitants. Les moyens de la concertation vont devoir être un peu plus sérieux, plus enthousiasmants et surtout plus réalistes que la campagne « de pub » FACTORY.

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