Rythmes scolaires : l’intérêt (politicien) des enfants

Publié le 9 mars 2013

Comme on pouvait s’y attendre la conférence de presse de l’ADES sur les rythmes scolaires a suscité les commentaires de la majorité municipale. Pour rappel, nous évoquions la mise en place de cette réforme en 2014 en proposant « de tout mettre sur la table avant de se lancer. Sans rien éviter : ni la question du temps le plus approprié de la journée, ni celle de l’encadrement et de son statut, ni celle des locaux disponibles. C’est de la qualité de la construction collective et sans précipitation que dépendra la réussite de la réforme au seul profit de l’enfant. » Ils s’y sont mis à deux, le président du groupe PS et celui de GOpuscule pour réagir « fortement aux propos »  (on en frémit encore) de l’ADES.

Que trouve-t-on dans cette forte réaction, un contre argumentaire solide et construit s’opposant au nôtre ? Rien de tel bien sûr, mais la sempiternelle formule usée jusqu’à la corde, à savoir que ceux qui émettent ne serait que le début du commencement d’une critique ou appellent à une réflexion ou au débat sont contre, assurément contre.

Quand le débat se fait plus vif on utilise alors les termes « polémique » ou « dénigrement » : une technique éprouvée qui évite toute réponse sur le fond, et permet en contrepartie d’avancer celui d’« innovation ». Car la majorité municipale fait savoir en permanence qu’elle produit de la « modernité », de « l’innovation » et pourquoi pas de la « compétitivité » dans tous les domaines même celui de l’éducation alors que, dit-elle   «… le président de l’ADES se contente de dénigrer toutes les démarches innovantes de la majorité municipale ». C’est sûrement pour les mêmes raisons de dénigrement des innovations de cette majorité municipale que des Conseils d’école regroupés (qui comptent rappelons-le, enseignants et parents d’élèves) ont voté des motions pour constater aujourd’hui les insuffisances du dispositif mis en place pour l’accueil périscolaire, concernant les moyens en personnels, moyens en matériel…, réaffirmer la nécessité d’améliorer le temps périscolaire, la réorganisation de la cantine avec la mise en place d’un self service dans le meilleurs délais, un projet éducatif local proposant des activités à tous les élèves… : c’est sûrement par pure méchanceté que d’autres ne souhaitent pas faire de leurs enfants des cobayes et demandent que cette réforme se mette en place en 2014, que les animateurs s’inquiètent de leur avenir…

Après cinq longues années, cette majorité va-t-elle enfin faire preuve d’un peu d’humilité et consentir à reconnaître qu’elle n’est pas détentrice seule de la vérité ? Ne serait-ce pas là d’une grande « modernité » et une belle « innovation » qu’elle s’appliquerait à elle-même ?

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