MAJ le 17/3/13
Janvier 2009-Novembre 2011 G. Chanal (directeur du Palais des Sports) occupe également les fonctions de Directeur général mandataire social d’Alpexpo. C’est à ce titre que le 12 mars 2013, il comparaît devant le Tribunal correctionnel de Grenoble pour harcèlement moral. « Le harcèlement moral se manifeste par des agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte aux droits de la personne, du salarié et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel »
D’un côté des salariés avec de l’ancienneté, que leur ancien directeur général juge rétifs au changement, arc-boutés sur leurs acquis (ils sont dans la salle), de l’autre un manager dynamique venu redresser la situation, voilà comment se présente G. Chanal à la barre. La remise en ordre passe par une réorganisation, il faut « mutualiser », un maître mot qu’il va répéter à satiété durant son audition. Mutualiser les postes, les fonctions ? Mais comment ? demande la partie civile, alors que de l’aveu même de l’ancien directeur général, il ne connaît aucune fonction antérieure des personnels concernés.
Il est devant le tribunal pour harcèlement moral, une accusation qu’il réfute car ce n’est pas « dans sa nature ». Aux questions précises de la présidente relatives aux 13 salariés qui ont quitté la société en 1 an, parce qu’ils se sentaient écartés, dessaisis, mis sous pression, privés de leur tâche, isolés, terrorisés pendant que d’autres étaient promus, G. Chanal qui ne perd rien de sa superbe, parle haut et fort et répond en esquivant avec des anecdotes. Il n’a rien à reprocher à Mr M. ou à Mme A. ou à d’autres, chacun faisait correctement son travail. Les alertes de la médecine du travail, de l’inspection du travail ? Il a toujours été à l’écoute du personnel, que pouvait-il faire de mieux ? D’ailleurs il prouve son humanité et sa générosité par une nouvelle anecdote : à l’occasion du SAM (Salon de la Montagne), comme d’habitude, Alpexpo réserve un hélicoptère pour transporter la presse étrangère. Mais cette année là on l’informe que toutes les heures de vol n’ont pas été consommées. Qu’à cela ne tienne, il a donné instruction d’en faire profiter le personnel, (sourires et chuchotements dans la salle). Que lui reproche-t-on encore ? Ah ! oui l’installation de caméras de surveillance dont le terminal est dans son bureau et pas en charge du service sécurité. On viendrait le soupçonner d’utiliser cet outil pour surveiller le personnel, alors que cela ne lui était même pas venu à l’idée. La présidente qui relaie les dépositions du personnel évoque sa grossièreté et donne quelques exemples (difficile de reproduire ici) illustrant sa vulgarité. Des propos dans lesquels l’ancien directeur général ne peut se reconnaître ! (gloussements dans la salle).
En 2010, il souhaite partir, ne pouvant plus supporter de travailler « dans une ambiance pareille », comme si, par un étrange retour de situation, il laissait entendre au tribunal que la victime de harcèlement, c’était lui. Presqu’une évidence puisque son avocat demande sa relaxe.
Enfin, il déclare, et n’a pas totalement tort, qu’il porte le chapeau de toute cette affaire.
« La plus grande erreur de ma vie c’est d’avoir fait confiance à ceux qui m’ont demandé d’y aller et ils ne sont pas là. » Réactions feutrées dans la salle « Là, il parle du maire ».
C’est ensuite au tour de A. Pilaud, Président d’Alpexpo d’être entendu. Il dit une fois de plus sa très grande réticence à la venue de G. Chanal à Alpexpo, qui s’explique comme le résultat d’une discussion entre élus de la Métro et de la Ville (actionnaires principaux de la SAEML Alpexpo), l’approbation du Conseil d’administration, et la bénédiction renouvelée du maire. Le choix de cet ensemble de « responsables » au nez creux risque encore de coûter très cher : aux 2,4 M€ de trou financier laissés par l’ancien directeur général, il faut ajouter 150 000€ que par sa faute, Alpexpo va devoir payer en dommages et intérêts à une ancienne cadre dans une procédure aux Prudhommes ; et vraisemblablement 100 000€ supplémentaires, somme que le procureur a requis à l’encontre d’Alpexpo. A ce jour le mot fin n’est toujours pas écrit.
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