La protection de l’enfance toujours sur la brèche

Publié le 5 avril 2013

Incompréhensible cette décision du Conseil général de supprimer 300 places d’accueil (environ 200 en Isère et une centaine hors département) en établissements spécialisés pour enfants en difficultés, soit 180 suppressions de postes de travailleurs sociaux ETP (Equivalent Temps Plein) ? (voir notre article du 23 mars) Incompréhensible pour les premiers concernés à savoir, les jeunes et les travailleurs sociaux. Incompréhensible aussi pour certains élus de la majorité départementale qui se sentent floués après avoir voté une délibération faisant apparaître une augmentation du budget de la Protection de l’Enfance, même si par ailleurs, il était question de suppression de places mais « seulement » 17 en établissements au profit de familles d’accueil en Isère. Incompréhensible donc, mais pas pour tout le monde ! En tout cas pas pour le président du Conseil général ni pour le directeur général des services du département, tous deux coutumiers de décisions brutales, unilatérales et technocratiques à l’image de ces regroupements des services sociaux qui plutôt que de maintenir une proximité les éloigne des bénéficiaires. On pourrait également évoquer la réorganisation permanente des services enfance et famille qui déstabilise la vie professionnelle et décourage les personnels qui perdent le sens de leur mission.

Rendez-vous pour un rassemblement de soutien devant le conseil général le 12 avril à 10h30

Comme l’ensemble de la société, les secteurs à forte composante relationnelle et humaine, telles l’éducation et l’action sociale, sont gangrenés depuis plusieurs années par une politique néo-libérale qui ne jure plus que par la gestion et fait de chacun un client-consommateur. Là comme ailleurs, le professionnel est soumis aux tableaux de bords, aux ratios coût /efficacité, à la démarche qualité, aux contrats, à l’évaluation, aux normes, à la performance… Toutes choses suscitant la compétition entre institutions vouées à la course à l’obtention de la « certification », sésame tant convoité décerné par des autorités qui n’ont d’autorités que le nom. Ainsi dérive le travail social dans un système qui semble satisfaire pleinement le président du Conseil général et le directeur général des services qui en usent.

De leur côté, les travailleurs sociaux (assistants sociaux, éducateurs…) qui ont toujours eu vocation à être le fer de lance des luttes sociales parce qu’au plus près de ceux qui souffrent, ne semblent pas, cette fois, disposés à laisser détruire leur outil de travail. Ils donnent rendez-vous pour un rassemblement devant le conseil général le 12 avril à 10h30.

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