Rythme scolaires : fâcheux contretemps

Publié le 22 juin 2013

« Rythmes scolaires : pourquoi ça va marcher ! » titraient les Nouvelles de Grenoble dans son n°156. Une affirmation digne de la méthode Coué où le doute n’a pas sa place. Car on cherche aujourd’hui encore les raisons qui permettent à la majorité municipale d’être aussi péremptoire.

Passons sur la valse hésitation qu’a suscité ces derniers mois, l’allongement ou non de la pause méridienne (le temps de repas) qui sera finalement modifié à la marge, soit un quart d’heure supplémentaire. « Ca va marcher ! » donc : le matin la classe commencera à 8h30, 8h45 ou 9h selon le choix des écoles : les parents et les fratries devant s’adapter et s’organiser pour les accompagnements. Pour la pause méridienne, l’embauche d’animateurs référents qui est sûrement une bonne chose ne résout pas le climat général dû au sureffectif des élèves, pas plus qu’il ne résout la qualité de l’encadrement. Après le temps scolaire contraint, suit à partir de 16h le temps périscolaire non obligatoire. La ville là encore promet la qualité. Mais pour l’heure c’est le flou qui domine.

Les Nouvelles de Grenoble affirmaient que la concertation se poursuivait au printemps, si c‘est le cas comment expliquer le mouvement de grève des ATSEM (Agent Technique Spécialisé des Ecoles Maternelles). Cette concertation exemplaire aurait-elle fait l’impasse sur le personnel municipal, sans lequel rien n’est possible ? Chacun sait que la mise en œuvre de la réforme est difficile en élémentaire, elle l’est tout autant et particulièrement en maternelle. Le temps de l’enfant dans ce cadre est forcément différent et c’est bien mal connaître le rôle des ATSEM que d’avoir imaginé les transformer en animatrices(teurs) alors qu’elles(ils) doivent seconder l’enseignant. Dans le courrier adressé au maire, les ATSEM réaffirment leur professionnalisme : « …C’est peu dire que la réforme s’est préparée dans la précipitation et le manque de concertation. Les résultats, tant pour les enfants que pour les salarié(é)s peuvent être catastrophiques. Nous demandons dans de telles conditions, de reporter l’application de la réforme » Quelles activités ? Quel encadrement ? Un appel d’offre a été lancé pour le recrutement en nombre d’animateurs que l’on espère professionnels et opérationnels dès le mois de septembre 2013 ! Une gageure.

Et voilà qu’un énorme caillou vient de se glisser dans la chaussure des villes qui ont décidé, à l’instar de Grenoble, d’appliquer la réforme dès la rentrée 2013. Le Conseil d’Etat a effet rejeté le projet de décret du ministre de l’Education nationale sur le taux d’encadrement périscolaires. On se souvient que pour faciliter la mise en place de la réforme V. Peillon avait relevé le niveau d’encadrement, à un adulte pour 14 enfants en maternelle et un adulte pour 18 enfants en élémentaire. Le Conseil d’Etat avance trois raisons à sa décision :

  • d’abord cette dérogation aux taux d’encadrement fondée sur un Projet Educatif Territorial (PEDT) pas encore défini n’a pas pour l’heure de fondement légal,
  • ensuite il n’est pas possible de parler d’expérimentation lorsqu’il s’agit de protection des mineurs,
  • enfin ce décret introduirait une rupture d’égalité des usagers, le PEDT n’étant pas une garantie suffisante pour justifier ces taux d’encadrement d’un accueil périscolaire à l’autre.

Voilà donc une urgence de plus : redéfinir dans les meilleurs délais un nouveau taux d’encadrement forcément en hausse, pour la rentrée 2013 avec comme conséquence pour la ville, des recrutements supplémentaires d’animateurs. Et là, l’ADES bien connue pour « tout dénigrer » comme on dit dans la majorité municipale, n’y est pas pour grand chose. Il va bien falloir, à quelques jours des vacances scolaires, qu’à l’occasion des réunions de secteurs censées éclairer les parents grenoblois, la ville les informe de cette décision importante du Conseil d’Etat et explique surtout comment elle compte résoudre ce nouveau problème. Sachant que le nouveau taux d’encadrement ne peut être défini que nationalement : en juillet ? août ? septembre ?…

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