Serons-nous sauvés par la high-tech ?

Publié le 6 juin 2014

STMicro CrollesLa politique économique de la majorité municipale précédente, menée notamment par G. Fioraso, partait du postulat que les innovations issues des high-tech étaient la solution privilégiée pour créer de nouvelles richesses. Nous avons toujours douté de ce postulat et il serait temps d’en vérifier la réalité.

Un article d’A. Reverchon, paru dans le Monde du 24 mai, dans le supplément « Culture & Idées » apporte des précisions confortant notre position. Il signale que le prix Nobel d’économie Robert Solow a analysé dès 1987 le fait que la révolution informatique n’avait apporté aucune productivité nouvelle. D’autres économistes ont démontré que les gains de productivité dus aux NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) se situaient dans le secteur des NTIC et non dans ceux qui les utilisaient.

Par contre la révolution numérique à défaut d’avoir un impact économique a un impact social très fort notamment en destruction d’emploi et par un formidable accroissement des inégalités. Le faible coût des équipements informatique a favorisé le remplacement d’emplois par des robots et des ordinateurs provoquant le chômage, la précarisation et la paupérisation des travailleurs les moins qualifiés. Cette destruction n’a pas été créatrice d’emplois contrairement aux révolutions industrielles précédentes.

Pour conclure ce survol très rapide, citons l’article du Monde rapportant les réflexions de Jean-Michel Besnier, professeur de philosophie et spécialiste de ces questions : « Si jusqu’ici chercheurs et ingénieurs créaient des machines destinées à affranchir l’homme des contraintes de son environnement, obéissant à un projet de progrès et d’émancipation, ils créent aujourd’hui des innovations qui ont pour seule vocation, suivant une logique darwinienne, d’être testée par le marché pour y être éventuellement sélectionnées, non pas parce qu’elles satisfont un besoin humain, mais parce qu’elles y bénéficient d’un rapport de forces favorable dans la compétition économique ».

Ceci conforte notre analyse qu’il n’y a pas de véritable ruissellement des investissements massifs faits dans ces technologies sur l’ensemble de l’économie contrairement aux affirmations de G. Fioraso et qu’il faut donc changer de politique économique locale. Ce devrait être fait à la ville comme à la Métro.

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