La démonstration d’une mauvaise gestion financière en 2013

Publié le 27 juin 2014

Pour juger de la bonne gestion d’une équipe municipale, il faut comparer les prévisions budgétaires votées en décembre de l’année précédente (budget primitif noté BP) et la réalité des résultats en fin d’année décrits dans le compte administratif (ou CA). Jusqu’à l’année 2012, la réalité décrite dans le budget primitif était correcte puisque l’écart entre la réalité et les prévisions oscillait entre 1 et 2 M€ soit beaucoup moins d’1% des dépenses (250 M€ environ), ce qui était très correct.

Mais pour l’année 2013 ce n’est plus le cas l’écart atteint plus de 9 M€ ! (voir graphique) soit plus de 7 M€ de dérapage inhabituel.

CA-BPEt on ne peut pas accuser la réforme de rythmes scolaires d’être seule responsable de cet état de fait, puisqu’elle est chiffrée à 1,25 M€ pour 2013 et à 3,1 M€ en année pleine.

Il y a des dérives très importantes dans les frais de personnel avec 117 emplois supplémentaires (équivalents temps plein) en 2013 et les renforts et remplacements augmentant de 2,5 M€ par rapport à 2012, liés aussi à la progression de l’absentéisme marqueur d’un important malaise chez les personnels.

Si on retranche des dépenses de gestion, les frais de personnels et les subventions, il reste ce qu’on appelle les « autres dépenses » qui sont dominées par les dépenses à caractère général qui mesurent le train de vie de la machine municipale. Ces autres dépenses atteignent 63,5 M€ au lieu de 59,2 M€ de prévu au budget primitif et 58,7 M€ en 2012, soit en un an une augmentation de 4,8 M€ soit une augmentation de 8% !

Par exemple, pour bien enfoncer le clou, voici des exemples de dérives qui auraient pu être facilement évitées puisqu’il s’agit de publications et publicités.

 articles En milliers d’euros BP 2013 CA 2013 CA 2012
6231 Annonces et insertions 278,1 657,2 481,6
6236 Catalogues et imprimés 179,5 315,8 341,8
6237 Publications 94,5 582,9 260,7
6238 Divers 731,7 1 272,9 981,6
 Totaux 1 283,8 2 828,8 2 065,7

Entre les prévisions budgétaires (qui pensaient faire des économies par rapport à 2012) et la réalité il y a une augmentation de 1,5 M€ sur une prévision de 1,3 M€ soit un doublement !!! Il faut dire que la propagande politique de l’ancienne équipe a déferlé sur la ville sans aucune retenue pour préparer sa campagne électorale. Rappelez-vous de « Grenoble Factory » par exemple ! Cela ressemble, à une toute petite échelle à la campagne présidentielle de Sarkozy payée par l’Élysée qui lui a valu le rejet de son compte de campagne.

L’épargne de la ville :

Comme il y a une accélération des dépenses de gestion plus importante que celle des recettes cela se traduit mécaniquement par une baisse de l’épargne de gestion de 4,9 M€ (42,6 à 37,7 M€).

Heureusement les frais financiers diminuent légèrement le taux moyen étant inférieur à 3%, d’où une diminution de l’épargne brute de seulement 4,4 M€.

Par contre le remboursement en capital des emprunts ayant augmenté de 1,3 M€, l’épargne nette va chuter de 5,6 M€ ente 2012 et 2013. Elle n’est plus que de 3,8 M€ alors que le budget prévisionnel prévoyait 8,1 M€ ! Soit une diminution de recettes importantes pour l’investissement.

Cette tendance négative va s’amplifier mécaniquement en 2014, où l’épargne nette pourrait être nettement négative.

La chute de l’épargne va impacter les recettes d’investissements. On aurait pu s’attendre, en bonne gestion, que si les recettes d’investissement baissent, les dépenses diminuent, or c’est l’inverse qui s’est passé, les dépenses ont augmenté de 1,2 M€ par rapport à 2012.

La dette

Pour le budget principal il y a une légère augmentation de la dette qui passe de 267 M€ à 267,4 M€ au 31 décembre 2013.

Évidement à, cause de la diminution de l’épargne brute, le ratio « capacité de désendettement » (quotient : dette/épargne brute) passe de 7,8 ans à 8,9 ans, ce qui n’aurait rien d’inquiétant si la situation financière se stabilisait en 2014 mais ce n’est pas du tout le cas. Les coups partis vont diminuer fortement l’épargne brute et il va falloir des années pour arriver à retrouver une situation aussi confortable que celle qui a existé jusqu’à maintenant.

Mots-clefs : ,

Le commentaires sont fermés.