Les orientations budgétaires pour 2016, un drôle de débat ?

Publié le 21 novembre 2015
© Ville de Grenoble

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Vendredi 20 novembre, le Conseil municipal a débattu des orientations budgétaires pour 2016, préfiguration politique de la construction du budget qui sera voté en décembre. La majorité a exposé très clairement les difficultés de la construction budgétaire dans cette période de très forte austérité imposée par le gouvernement qui diminue violemment les dotations de l’Etat aux collectivités locales. La ville de Grenoble rencontre une situation plus fragile que la plupart des autres grandes villes car ayant les impôts les plus élevés elle ne peut plus utiliser ce levier, ni celui de la dette (sauf de manière très limitée) qui est aussi très lourde, et elle supporte des charges de ville-centre beaucoup plus élevées que les autres grandes villes, car la Métro est l’intercommunalité qui a pris le moins de compétences.

La majorité fait le choix de conserver ses priorités politiques en faisant porter les fortes économies obligatoires dans les dépenses de fonctionnement de manière la plus équitable possible. Les économies sont choisies pour maintenir au mieux les services municipaux et les politiques sociales dans cette période difficile pour une majorité de Grenoblois.

On pouvait attendre des oppositions une compréhension de la situation réelle dans laquelle se trouve les finances de la ville et de faire leurs propositions alternatives à celles de la majorité et bien non ! Que ce soit la droite ou le PS ils continuent à se croire en campagne électorale et défilent des discours qui n’ont aucune traduction financière concrète. Demain on continue à raser gratis ! Le FN, lui est au moins clair : il propose de diminuer de 10 % la subvention au CCAS et de 10 % les subventions aux associations. Voilà une vraie politique d’extrême droite. La droite vise une diminution de la masse salariale et promet d’hypothétiques recettes fiscales, mais pas de chiffres. C’est coté PS que c’est le plus indigent : ils auraient gardé le contrat d’affichage Decaux, une petite rustine là où il faut en colmater une grande brèche. J. Safar explique que la Dotation Globale de Fonctionnement est une aide de l’Etat à la commune. Pas du tout, c’est un droit car cela correspond à des charges (ou à des moindres recettes), qui ont été transférées dans le passé aux communes. On peut même se demander si les baisses aussi brutales ne mettent pas en cause l’autonomie financière de la commune qui est une exigence constitutionnelle. Pour lui, il est normal que l’Etat fasse cette politique pour redresser ses propres comptes. Lorsque la droite gouvernementale diminuait de 0,5 M€ les dotations, J. Safar montait au créneau et votait l’augmentation des impôts et augmentait tous les ans les dépenses jusqu’à manger toute la cagnotte accumulée par cette hausse d’impôts.

Tout cela n’augure rien de bon pour le débat budgétaire. La majorité va expliquer le 25 novembre aux Grenoblois l’ampleur des difficultés et comment elles seront surmontées, sans que le service public soit trop atteint.

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