Politique politicienne

Publié le 27 novembre 2015

Tribunal AdministratifLe juge des référés renvoie Jérôme Safar à ses études. A grand renfort de communication, l’élu d’opposition demandait à la justice de dire que la journée sans service public du 25 novembre était illégale. Mais il n’a pas rendu public l’ordonnance du juge qui lui a fait une réponse en deux points :

Premièrement on ne peut pas faire une demande de référé pour faire annuler une décision sans avoir fait un recours au fond et deuxièmement, vu les décisions du maire, il n’y a pas eu « atteinte grave et manifestement illégale à l’exercice d’une liberté fondamentale ». Et de conclure : « les conclusions de la requête de M. Jérôme Safar doivent être rejetées ». Tout ça, pour ça !!!

Incompétence ou manipulation ? Matthieu Chamussy s’interroge sur les finances de Grenoble. Il ne comprend pas pourquoi une baisse des dotations de l’Etat de 6 M€ a pour conséquence une augmentation de la dette de 9 M€ et une baisse des investissements de 14 M€. C’est pourtant d’une grande simplicité : les 14 M€ correspondent à un transfert de dépenses d’investissements à la Métropole, donc rien ne change (c’est la Métro qui paye) et l’augmentation de la dette est due effectivement à la perte de 6 M€ des dotations et une perte d’autres recettes (notamment une diminution des subventions reçues par la ville d’autres administrations qui serrent aussi la vis). Ces pertes se traduisent par une diminution de l’épargne et la nécessité d’augmenter les emprunts pour équilibrer le budget d’investissement qui malheureusement paye des investissements inutiles lancés par l’équipe municipale précédente.


A Grenoble les oppositions ne font pas leur boulot. L’opposition PS au Conseil départemental a décidé de faire des contre-propositions lors du débat sur le budget 2016 du département. Rien de plus normal : une opposition s’oppose en proposant d’autres solutions. Pour l’instant, à Grenoble, les oppositions ne proposent rien. Au dernier conseil municipal, J. Safar a été très clair, c’est à la majorité de gérer, pour nous ce n’est plus notre problème. Lors du dernier mandat, les élus « Ecologie et Solidarité », dans l’opposition, ont systématiquement proposé des amendements au budget pour illustrer leurs contrepropositions en démontrant qu’il y avait une autre politique que d’augmenter les impôts. Evidemment cela suppose de se pencher sur la réalité de la situation budgétaire, de bien comprendre les contraintes et de trouver un chemin réaliste pour sortir des difficultés. Cela demande un travail important, il semble pour l’instant que ni la droite ni le PS ne sont prêts à s’y atteler. Ou alors ils se sont rendus compte qu’ils ne feraient pas mieux que la majorité, mais ne peuvent pas le dire… Attitude politicienne dans les deux cas.


Les parlementaires ne devraient pas voter la baisse des dotations de l’Etat car ils sont trompés par de mauvaises annonces du gouvernement. Nous avons indiqué que le Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes avait écrit aux parlementaires de l’agglomération pour leur demander de ne pas voter la baisse des dotations de l’Etat, car cela met les collectivités dans de grandes difficultés et la ville de Grenoble est plus impactée, que beaucoup d’autres communes.

Les parlementaires de l’agglomération votent sans connaitre l’impact de leur décision. Ils n’ont qu’une vision globale du budget de l’Etat. Les simulations faites par le gouvernement quand il a décidé du programme de la baisse de 11 milliards d’euros jusqu’en 2017, c’était seulement d’obliger les collectivités à limiter la variation de leurs dépenses à l’inflation, donc de n’augmenter que de 1% par an. Ce qui apparait au premier abord comme raisonnable.

Mais dans la réalité à Grenoble, la ponction implique une baisse importante des dépenses sinon, la ville sera mise sous tutelle, ceci est dû à ce que la majorité précédente avait mangé en deux ans l’épargne de la ville. Toute diminution des recettes implique maintenant une diminution des dépenses d’au moins 2% chaque année par rapport à la précédente. On est loin de l’augmentation de 1% recherchée par l’Etat.

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