Baisse des dotations de l’Etat pour les nuls

Publié le 27 novembre 2015

tirelire

Lors du débat d’orientation budgétaire du 20 novembre nous avons assisté à une discussion un peu surréaliste. Le groupe des élus PS et assimilés tentant de minimiser l’impact des baisses des dotations de l’Etat sur les finances de la ville.

Il est vraiment nécessaire de préciser simplement la situation réelle qui affecte la ville et d’en mesurer l’ampleur exacte, car c’est une situation unique depuis la libération.

Pour simplifier prenons l’exemple d’un salarié qui gagnerait 30 000 € par an en 2014. Il avait eu des augmentations régulières depuis plusieurs années et en 2009 il avait eu une grosse augmentation de 1100 € et avait adapté ses dépenses à cette situation plutôt confortable. Mais maintenant, sans l’avertir, son employeur décide de lui diminuer sa paye annuelle de 600 € soit une baisse de 2% sur son salaire de départ (ce qui peut paraître faible) et de le faire chaque année par rapport à l’année précédente. Comment va-t-il estimer sa perte de pouvoir d’achat à l’avenir. Va-t-il se dire que chaque année il perd 600 € ou bien au bout de 3 ans ne va-t-il pas affirmer qu’il a vraiment perdu 1800 € de pouvoir d’achat par rapport aux 30 000 qu’il avait, soit 6% ! Evidemment qu’il mesurera la perte de pouvoir d’achat par rapport aux 30 000 € de départ car il avait adapté son train de vie sur 30 000 € et maintenant cette austérité lui impose de vivre avec 28 200 € par an.

Pour aller un peu plus dans le concret : ce salarié s’était endetté mais son salaire de 30 000 € lui permettait de rembourser normalement son emprunt qui lui coutait 3000 € par an ; avec 1800 € de moins il lui faut mener une politique de compression des dépenses de 1800 € sur le reste de son train de vie et s’il ne le fait pas, il se retrouvera vite en surendettement et mis sous tutelle par la justice. Or il est obligé de se nourrir, de se loger, de se soigner, dépenses difficilement compressibles. Il va rogner sur les vacances, les loisirs et va diminuer ses dons à des associations de solidarité… Il va être contraint de pratiquer une politique d’austérité qui lui est imposée par son patron, ce n’est pas pour cela qu’il s’estime volontaire pour pratiquer cette politique contraignante.

Pour la ville de Grenoble c’est exactement la même chose en multipliant ces sommes par environ 10 000.

Entre 2014 et 2016, l’Etat aura baissé ses dotations de 14 M€ et en 2017 ce sera encore 6 M€ de moins, soit une perte de pouvoir d’achat de la ville en quatre ans de 20 M€ sur des recettes de gestion d’environ 280 M€ en 2014. Or la loi lui interdit de se mettre en déficit ou de rembourser ses emprunts par de nouveaux emprunts (ce que fait l’Etat), ce qui est une saine contrainte

La vraie mesure de la baisse des dotations de l’Etat pour la ville sera donc bien de 20 M€ en 2017 par rapport à des recettes qui se montaient à 280 M€ quatre ans avant, comme l’expliquait le maire au groupe des élus PS qui n’en démordait pas se contentant de minimiser cette perte de recettes à seulement 6 M€ sur 280, refusant de cumuler les pertes au bout de 4 ans.

Voici l’évolution des dotations de l’Etat à la ville de Grenoble ces dernières années :

en millions d’euros 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
dotations de l’Etat 50,01 50,15 49,52 49,02 48,47 47,71 46,73 45,91 43,49

Durant le mandat piloté par MM. Destot et Safar, il y a eu une perte de seulement 4,2 M€ (entre 2007 et 2013) pourtant ce duo a estimé qu’il fallait augmenter les impôts locaux de 11 M€ ! Donc au lieu de mener une politique de sobriété mesurée, ils se sont donnés des facilités de gestion sur le dos des contribuables. Et ont créé une situation budgétaire dopée par une augmentation des dépenses avec un train de vie qu’il faut maintenant diminuer très fortement. La ville s’est lancée dans des dépenses tout à fait inutiles, au lieu de préparer l’avenir à long terme. Et malheureusement, comme pour des particuliers, il y a de très nombreuses dépenses incompressibles ou difficilement compressibles rapidement et si la ville ne le fait pas elle sera mise sous tutelle de l’Etat.

Ces responsables politiques d’opposition devraient maintenant nous expliquer comment ils résoudraient la nouvelle situation. Ils en sont pour l’instant incapables car ils ne la comprennent pas. Ils reprochent à la majorité de créer une ambiance anxiogène et de vouloir faire peur aux habitants. Le fait de dire la vérité n’est jamais anxiogène, ce qui est anxiogène pour le citoyen c’est de voir que des responsables politiques n’ont pas le sens des responsabilités. Heureusement, les Grenoblois ne leur ont pas laissé les commandes.

 

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