La vacance des logements privés analysés par l’Anah

Publié le 21 février 2020

L’agence nationale de l’habitat (Anah) met en œuvre la politique nationale d’amélioration du parc de logements privés. Elle vient d’éditer l’édition 2019 du « MÉMENTO DE L’HABITAT PRIVÉ » en utilisant les données de l’année 2015, en les comparant aux données de l’année 2007.

Dans ce mémento elle consacre une partie sur la vacance des logements privés qui ne cessent d’augmenter à l’échelle nationale comme à Grenoble.

L’Anah utilise le fichier des logements par commune (Filocom), fichier construit par la Direction générale des finances publiques. Les données issues de ce fichier diffèrent un peu des données de l’INSEE qui sont issues des recensements.

L’Anah dénombre 2,6 millions de logements privés vacants, soit 9,1% du parc. Contrairement à une idée reçue, ces logements sont très majoritairement situés dans des zones en croissance démographique et l’augmentation touche plutôt les logements anciens qui semblent inadaptés à la demande. Près de la moitié des logements privés vacants est constituée de logements construits avant 1915.

4,2% des logements sont vacants depuis moins d’un an, ce qui correspond à une vacance frictionnelle, difficilement compressible car reflétant la rotation du parc (vente et mise en service des logements). En revanche, 2,3% des logements sont vacants depuis 1 à 2 ans et, surtout, 2,6% sont vacants depuis trois ans et plus. Cette dernière catégorie est en outre celle qui progresse le plus vite (+8,9% entre 2009 et 2015, contre +2,9% pour la vacance de moins d’un an).

Dans une majorité de bassins d’habitat, l’augmentation de la vacance découle d’une dynamique soutenue de la construction neuve ; comme à Grenoble où une accélération très excessive de la construction de logements privés a été menée sous le règne de Ph. De Longevialle, adjoint à l’immobilier entre 2008 et 2014, qui veut revenir aux affaires avec O. Noblecourt. Heureusement cette frénésie a été stoppée, la nouvelle majorité ayant diminué fortement la construction de logements privés, donnant priorité au logement social, ce qui évite la gentrification de la ville centre, contrairement à d’autres métropoles.

Voici quelques extraits de la partie sur les vacances de logements dans le mémento :

« UNE VACANCE STRUCTURELLE

La vacance continue d’augmenter pour atteindre en 2015 le taux de 9% des logements privés soit 2,6 millions de logements. Si elle est pour moitié constituée de logements vacants depuis moins d’un an, la vacance est en grande partie liée aux temps de commercialisation du parc neuf et aux effets de la mobilité. Elle est pour le reste constituée de logements vacants depuis plus d’un an (1,4 millions dont 760 000 depuis plus de 3 ans). Cette vacance, plus structurelle, comprend des logements situés dans des secteurs de faible intensité de la demande, mais ces logements sont majoritairement situés dans des bassins d’habitat qui connaissent encore une progression du nombre des ménages et des besoins en logements. Cette forme de vacance souligne donc plutôt l’inadaptation de l’offre à la demande, voire son obsolescence. Dans une majorité de bassins d’habitat connaissant une augmentation de la vacance, une dynamique soutenue de la construction neuve est constatée…

La vacance est un phénomène qui peut être analysé à partir de plusieurs sources de données. Les écarts de dénombrements entre ces sources peuvent être sensibles et tiennent aux définitions utilisées et aux modalités de collecte des données. Pour le recensement de la population de l’Insee, un logement vacant est un logement sans occupant à la date du recensement. En 2015, le recensement de la population décomptait 2,8 millions de logements vacants pour la France métropolitaine.

Pour Filocom un logement vacant est défini comme un logement vide de meuble qui n’est pas habité au 1er janvier et de ce fait non assujetti à la taxe d’habitation. Si cette source conduit à une surestimation du phénomène (effet induit par l’exonération de la taxe d’habitation lorsque le logement n’est pas habité au 1er janvier), elle présente l’avantage de pouvoir distinguer la vacance selon sa durée ce qui permet une appréciation des différentes formes de vacance : mise en service, rotation, structurelle… En 2015, Filocom dénombrait 3,2 millions de logements vacants en France métropolitaine.

L’évolution du taux de vacance :

Le taux de vacance, selon le fichier Filocom 2015, a dépassé les 9%. Depuis 2007, ce taux a légèrement augmenté passant de 8,4 à 9,1%. Le recensement de la population de 2015 (source Insee) donne un taux de vacance de 8%. L’écart entre les deux sources est significatif mais concordent pour la tendance à l’augmentation au cours des dernières années.

En 2015, selon Filocom, le parc privé vacant représentait de l’ordre de 2,6 millions de logements. Le taux de vacance du parc privé a légèrement augmenté entre 2009 et 2015, date à laquelle il dépasse le taux de 9%.

Cette évolution est liée à des tendances contrastées, avec une légère progression de la vacance de moins d’un an et une augmentation bien plus nette de la vacance de longue durée (3 ans et plus).

La vacance de moins d’un an est principalement une vacance de mise en service. L’augmentation de la vacance de longue durée témoigne d’une problématique plus profonde liée à la difficulté de remettre sur le marché les logements anciens.

Près de la moitié des logements privés vacants est constituée de logements construits avant 1915. »

Pour lire le Mémento de l’habitat, cliquer ici.

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