Mise au point concernant les finances futures de Grenoble

Publié le 21 février 2020

Il n’est pas inutile de repréciser comment fonctionnent les finances de la ville de Grenoble, au moment où les candidats à l’élection municipale développent leurs programmes et tentent d’expliquer comment ils vont les financer. Car lorsqu’on se penche sur les promesses, il est clair que cela ne colle pas du tout avec les capacités réelles de la ville. Demain on rase gratis est le credo des oppositions qui croient que plus ils promettent, mieux ils seront appréciés par les électeurs. Mais les Grenoblois-es ne sont pas bêtes et savent que l’argent ne tombe pas du ciel car il vient de leurs poches à travers les impôts locaux et nationaux (pour les dotations de l’Etat).

Or les oppositions critiquent la politique municipale car la majorité a diminué de nombreuses dépenses (nécessité pour éviter la mise sous tutelle) ; elle aurait dû augmenter les subventions aux associations culturelles et sportives, au CCAS, ne pas diminuer le nombre de personnel, augmenter la police municipale, le service de propreté urbaine, apporter des aides aux commerces… Cette attitude dénote soit de la mauvaise foi, soit de l’incompétence ou les deux. En fait cela démontre que ces oppositions auraient augmenté les impôts locaux si elles avaient été aux affaires.

Jusqu’en 2022, la loi impose que les dépenses de fonctionnement ne doivent pas augmenter de plus de 1,2% par an soit moins que l’inflation et il est imposé aux communes d’avoir une capacité de désendettement (rapport entre le stock de dette et l’épargne brute) inférieure à 12 ans. Elles doivent maitriser et si possible diminuer la dette.

Or tout gestionnaire d’une commune sait que, à périmètre constant, l’évolution des dépenses d’une commune dépasse toujours l’inflation générale calculé par l’INSEE d’au moins 0,5 % de plus. Ceci est dû au poids très important des frais de personnels qui, à effectif constant, dérive plus vite que l’inflation (le fameux GVT- Glissement-Vieillesse-Technicité). Cette dérive des dépenses est étudiée chaque année par l’Association des Maires de France et la Banque Postale.

1ère conséquence : il faut poursuivre une gestion rigoureuse en faisant des économies de fonctionnement même sans changement dans l’activité de la Ville. Pour toute nouvelle dépense, il est nécessaire de la compenser par des économies de même ampleur. C’est ce qu’a présenter la majorité sortante lors du débat sur le Rapport d’orientation budgétaire 2020.

2ème conséquence : Il faut donc privilégier les équipements qui feront faire des économies de fonctionnement, c’est le cas notamment de l’achat du bâtiment du Crédit Agricole à Malherbe qui permettra des regroupements de personnels et fera notamment des économies d’énergie et de fluides. Et il est nécessaire de limiter les investissements pour ne pas augmenter la dette.

3ème conséquence : Il faut maintenir une épargne suffisante (différence entre recettes et dépenses de fonctionnement) et maitriser la dette pour que la capacité de désendettement soit inférieure à 12 ans. Comme il s’agit d’un rapport, il faut jouer soit sur le numérateur (le stock de dette) soit sur le dénominateur (l’épargne brute) ou les deux. Diminuer la dette n’est pas possible sauf à trop diminuer les investissements et donc abandonner l’avenir. Depuis que le corrompu a fait exploser la dette de la ville, il n’a plus été possible de la diminuer, seulement de la maitriser. Pour maximiser l’épargne, il faut augmenter les recettes, la tentation est alors forte d’augmenter le taux des impôts locaux car trouver d’autres recettes n’est pas facile sauf à vendre du patrimoine municipal, mais il y a des limites pour conserver un fonctionnement correct des services publics.

Conclusion : Il faut se méfier des trop belles promesses, notamment celles de l’ancien maire corrompu qui veut vendre le maximum de patrimoine municipal comme il l’avait fait entre 1983 et 1995 en voulant une ville maigre. Heureusement qu’on y a mis fin, sinon Grenoble serait sous dépendance de puissants intérêts privés pour toutes ses activités et les impôts auraient explosé. De même la tentative de financement de son programme par O. Noblecourt est fausse, croyant que l’augmentation des dépenses de fonctionnement de 1,2% par an pourra être utilisée pour de nouvelles opérations, c’est une erreur puisque que pour maintenir ce fonctionnement à 1,2% l’an il faut déjà faire des économies… Il lui reste l’augmentation des impôts locaux (ce qu’il a déjà fait en 2009). Pour Mme Chalas l’argent ne compte pas puisqu’elle engloutira ses possibilités d’investissement en transformant Grenoble en une nouvelle forêt.

La liste Grenoble en Commun est plus prudente, elle connait exactement la faible capacité financière de la ville et très bien les économies encore possibles, elle fixe donc des objectifs plus qualitatifs que quantitatifs, qui s’étaleront dans le temps et seront financés soit par la ville et surtout par la Métropole qui a une situation financière meilleure que celle de la ville.

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.