Un gouvernement à droite toute… pour préparer l’élection présidentielle

Publié le 10 juillet 2020

En y regardant de près le curriculum vitae politique de nombreux membres du gouvernement montre qu’il s’agit pour la grande majorité de sarkozistes, de patron·nes, de banquier·es, de renégate. A noter que le ministère de la transition écologique n’est plus solidaire : tout un mauvais programme. Et l’Association des Maires de France n’y va pas par quatre chemins : « un gouvernement pléthorique, mais accordant moins de place aux collectivités territoriales ». Il ne s’agit pas d’un gouvernement pour améliorer les politiques publiques mais pour préparer les échéances électorales qui s’annoncent difficiles pour la macronie.

Voici une présentation rapide de certains ministres :

Jean Castex, élu de l’UMP puis LR, secrétaire général adjoint de Sarkozy à la présidence de la République, nommé premier ministre

Bruno Le Maire, cadre de LR, ministre de Sarkozy, nommé ministre de l’économie, des finances et de la relance

Gérald Darmanin, cadre de l’UMP, directeur de campagne d’un député de droite extrême, collaborateur d’un magazine d’extrême-droite, porte-parole de la campagne de Sarkozy, candidat à la présidence de l’UMP, nommé ministre de l’intérieur, objet d’une enquête en cours concernant une accusation de viol, de harcèlement sexuel et d’abus de confiance.

Roselyne Bachelot, ancienne ministre de Sarkozy, animatrice d’émissions des antennes des groupes Bouygues et Bolloré (Cyril Hanouna, Les Grosses Têtes…), nommée ministre de la culture

Amélie de Montchalin, cadre de banque et d’assurance, membre de l’UMP, ayant travaillé pour la campagne électorale de Sarkozy, puis au cabinet de Valérie Pécresse, nommée ministre de la transformation et de la fonction publiques

Brigitte Klinkert, élue LR, nommée ministre chargée de l’Insertion

Franck Riester, ancien cadre de l’UMP puis de LR, nommé ministre délégué chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité

Éric Dupont-Moretti, passionné de chasse et de corrida, ennemi déclaré d’une partie de la magistrature, de la transparence et de la libération de la parole des femmes, nommé Garde des Sceaux, ministre de la Justice (il a ainsi défendu ou représenté notamment la République du Gabon, la République du Congo, le roi du Maroc Mohammed VI, mais aussi de Bernard Tapie, Jérôme Cahuzac, Georges Tron, Patrick Balkany, Alexandre Djouhri)

Nadia Hai, banquière, députée mais démissionnaire dont le suppléant est mis en examen pour trafics en bande organisée mais qui ne siégera pas à l’assemblée nationale, nommée ministre déléguée chargée de la ville

Élisabeth Moreno, patronne de Hewlett-Packard (HP) Afrique après avoir été présidente France de Lenovo, nommée ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances

Alain Griset, président d’une organisation patronale, nommé ministre délégué chargé des Petites et Moyennes Entreprises

Agnès Pannier-Runacher, dirigeante de sociétés, nommée ministre déléguée chargée de l’Industrie

Barbara Pompili, arriviste écologiste (ex EELV), nommée ministre de la transition écologique (qui n’est plus « solidaire »)

Le monarque Macron a réécrit l’article 20 de la Constitution qui indique dorénavant que « le gouvernement ne détermine rien et conduit la politique que lui dicte le président de la République ».

Avec un gouvernement de savates et une assemblée nationale de godillots la politique est en marche au pas et bien à droite.

Deux surprises :

Ségolène Royal, cadre de moi-je, co-signataire avec Emmanuel Macron de l’accord secret avec les sociétés autoroutières le 9 avril 2015, n’a pas été nommée comme annoncé ministre des pôles Alain Carignon, cadre de l’UMP et proche de Sarkozy, n’a pas été nommé secrétaire d’Etat à la prévention de la corruption. D’ailleurs il n’y a pas un tel secrétaire d’Etat puisque le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, s’en charge, mais pas de la prévention.

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