Métrovélo, mais que fait le SMMAG ?

Publié le 4 mars 2022

Le service de location des vélos jaunes du syndicat mixte des mobilités de l’aire grenobloise (SMMAG) est confié à travers le marché public « Exploitation du service de location vélo et de consignes METROVELO » (n°2019-673) à la société Cykleo conclu pour une durée de 4 ans, du 1er janvier 2020 au 31 décembre 2023, suivant une délibération de la Métropole du 27 septembre 2019. Ce marché a été transféré au SMMAG en tant qu’autorité organisatrice des mobilités en 2020.

Ce service public est donc sous la responsabilité et le contrôle des élu-es du SMMAG présidé par M. Laval, dont le premier vice-président est un ancien serviteur du corrompu.

En septembre 2020, les salariés de Cykleo ont commencé une grève pour protester contre la dégradation rapide de leurs conditions de travail, notamment en raison de la mise en place d’un logiciel (appelé Phoenix), qui traite tous les aspects des locations, dont le fonctionnement s’avère médiocre.

Depuis cette grève la situation s’est encore dégradée et les salariés tirent le signal d’alarme. Dans les médias, des salariés de Cykleo dénoncent des conditions de travail insoutenables et une baisse de qualité du service de location. Un article est paru dans Médiapart et le 28 février, France bleu Isère a fait un reportage édifiant à ce sujet.

« Plusieurs salariés de Mvélo+, le service de location de vélos de la métropole grenobloise, dénoncent sur France Bleu Isère des conditions de travail qui se sont fortement dégradées ces deux dernières années. C’est le nouvel exploitant du service, Cykleo, qui est directement pointé du doigt….

À la source du malaise, un logiciel censé révolutionner la gestion du service. Il s’appelle Phoenix. Cet outil a été mis en place par Cykleo. Sur le papier, Phoenix devait remplacer plusieurs autres logiciels. Une sorte de tout-en-un, qui compile les fonctionnalités des anciens programmes, la régie comptable, la gestion des locations et la gérance des consignes vélo. Sauf que dans les faits, le résultat ne semble pas être au rendez-vous. Selon les salariés, les données des clients n’ont pas été transférées correctement des anciens logiciels vers Phoenix. Des erreurs se seraient glissées dans de nombreux fichiers clients.

Le logiciel poserait également des problèmes concernant les consignes vélo. Ces consignes sont des locaux fermés présents dans la ville qui permettent aux utilisateurs de garer leur vélo en toute sécurité. Pour récupérer sa bicyclette, l’usager doit utiliser son badge. Sauf que, d’après les employés, il arrive souvent que les badges ne soient pas reconnus par la machine. Le cycliste est contraint de rester dehors, et son vélo, dedans…

Les employés insistent par ailleurs sur un point. S’ils prennent la parole, c’est pour que les choses changent. Ils souhaitent ainsi que la Métropole soit informée de ce qui se passe en interne. « On n’a rien contre la Métropole ou contre le SMMAG, au contraire. Ce sont eux qui gèrent le budget, et en l’occurrence ce budget est conséquent et suffisant », précisent-ils. C’est bien le gestionnaire, Cykleo, et ses pratiques managériales qui sont dans leur viseur. 

Ils sont aussi très clairs sur un point, ils aiment leur travail. « C’est une pépite, ce service. C’est quelque chose de vraiment bien, c’est l’image de Grenoble. On pourrait faire tellement bien, tellement mieux, racontent-ils. Les personnes qui travaillent dans ce service sont toutes des passionnés de vélo. C’est pour ça que l’on s’accroche et qu’on ne veut pas partir aussi facilement. » 

Comme la société Cykleo refuse d’agir pour faire cesser cette situation qui détériore le service public, il devient urgent que le SMMAG intervienne fermement. Pour le moment nous regrettons que le président du SMMAG n’intervienne pas pour faire cesser cette situation. Nous souhaitons vivement que le service public Mvélo+ redevienne une vitrine de notre métropole au moment où l’utilisation du vélo explose.

À Grenoble, les salariés de Mvélo+ dénoncent des conditions de travail « insoutenables

Les élus UMA siégeant au CA du SMMAG ont fait un communiqué de presse (qui a été peu diffusé vu l’actualité ukrainienne) que nous reproduisons ci-dessous :

« Depuis septembre 2021, les salarié·es de Cykleo, ont entrepris une grève pour dénoncer la détérioration des conditions de travail. En février 2022, Médiapart publie une enquête montrant clairement des pratiques managériales méprisantes et des équipes en grande souffrance malgré de nombreux signalements (inspection du travail, médecine du travail etc …)

Cela a bien entendu des impacts fort sur la qualité pour les usagers et usagères. Le taux de satisfaction est en chute libre là où le service a toujours été plébiscité par les métropolitain·es.

Le 21 octobre, le Conseil Syndical du SMMAG vote un avenant au marché d’exploitation conclu avec Cykleo pour l’ouverture de nouveaux points commerciaux, la mise à disposition et l’achat de nouveaux véhicules et remorques et de nouvelles sanctions en cas de manquement au service. D’autres mesures rapides avaient déjà été demandées par notre groupe UMA au président du SMMAG. Malgré cela, la situation continue de se dégrader. Le conflit s’éternise, étant douloureux pour les salarié·es mais aussi pour l’image et la qualité de service.

Le contrat de marché public passé entre le SMMAG est Cykleo permet d’interpeller la direction de Cykleo.

Le groupe UMA demande donc instamment au président du SMMAG d’intervenir sur la direction de Cykleo pour qu’elle reprenne le dialogue social et mette fin immédiatement au mode de management méprisant qui dégrade depuis plusieurs mois les conditions de travail des salarié·es.

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