Le prochain gouvernement, toujours bien à droite

Publié le 20 décembre 2024

La loi spéciale qui permet la continuité de l’action de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales a été adoptée à l’unanimité par les député-es (481 pour et 63 abstentions de LFI) et le 18 décembre, à l’unanimité au Sénat (345 pour, 1 abstention) dans les mêmes termes, elle est donc adoptée.

Dans cette loi, un article a été ajouté à la proposition du gouvernement sortant, qui précise l’ensemble des crédits que l’Etat versera durant l’année 2025 aux collectivités pour un montant total de 45 milliards d’euros, dont la dotation globale de fonctionnement selon le montant décidé en 2024.

Alors que nous savons qu’il ne  voulait pas de lui, le président de la République s’est résolu à  nommer François Bayrou à Matignon, démontrant son affaiblissement politique considérable. . C’est le quatrième Premier ministre nommé en 2024 !

Le Premier ministre a reçu tous les groupes politiques dans l’ordre d’importance numérique à l’Assemblée Nationale (LFI  a préféré refuser le rendez-vous). Les partis de gauche et écologistes rassemblés dans le Nouveau Front Populaire ont décidé de ne pas participer à ce gouvernement. Certains députés, notamment du groupe  PS, demandent à Bayrou de passer un contrat de non censure en s’engageant à ne pas utiliser l’article 49-3 pour faire passer le budget 2025.

Mais la réunion à Matignon des chefs de partis du 19 décembre n’a débouché sur rien, Bayrou étant incapable d’offrir quoi que ce soit à la gauche.

Le nouveau gouvernement sera bien à droite et très macroniste, comme le Premier ministre, et sa base politique ne sera pas plus large que celle du gouvernement Barnier et peut être moins large. Sa longévité n’est donc pas assurée, il va se retrouver encore une fois entre les mains du Rassemblement National.

Bayrou a commis une  première faute importante : au lieu de s’occuper de ce qui se passait à Mayotte et/ou de préparer le prochain gouvernement, il préside le conseil municipal de Pau et explique qu’il est pour le cumul des mandats ! Même si pour un ministre, la loi sur le non cumul ne s’applique pas, il pouvait évidemment laisser un adjoint présider le conseil municipal de Pau du 16 décembre !

Le 17 décembre le Premier ministre a répondu seul aux questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale où il a fait une belle bourde pour tenter  une excuse de ne pas être allé à Mayotte : il n’allait pas aller à l’étranger !

Rappelons en outre que François Bayrou est toujours sous la menace d’un procès dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem. En effet, le président du MoDem a été relaxé en février, mais le parquet a fait appel de cette décision. La date d’un second procès n’est toujours pas fixée.

Enfin rappelons-nous du long passé politique de Bayrou, qui faisait partie du groupe des rénovateurs du RPR et de l’UDF en 1989, où il côtoyait Alain Carignon, Michel Noir, François Fillon, Charles Million, Michel Barnier, Philippe de Villiers, Philippe Séguin, Étienne Pinte, Dominique Baudis, François d’Aubert et Bernard Bosson.

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