Villeneuve, un an après le « discours de la honte »

Publié le 22 juillet 2011

De nombreux articles de presse sont parus sur la situation à la Villeneuve un an après l’offensive de Sarkozy et son discours de la honte en séparant les Français suivant leurs origines, discours qui vient d’être répété par le premier ministre et des membres de l’UMP en attaquant la bi-nationalité d’Eva Joly.

A la Villeneuve, de nombreux habitants sont désespérés devant l’inaction des pouvoirs publics.

Voici des extraits de l’article du Point.fr du 20 juillet 2011 :

« Pour ces habitants de la Villeneuve, la ville n’a pas agi comme il le fallait face aux événements de l’été passé. « Au lieu d’un Grenelle de la sécurité, il aurait fallu consulter l’ensemble des acteurs actifs, s’appuyer sur les expertises des habitants », estime Alain Manac’h. « Je ne vois pas comment faire la paix avec des armes », ajoute Alain Minault. »

Les habitants à travers le collectif inter-associatif demandent plus de présence humaine dans le quartier :

« Le livre blanc réclame principalement un surplus de présence humaine dans les secteurs de l’éducation, de l’animation et de la médiation. Plus de correspondants de nuit pour assurer la tranquillité du quartier, plus d’éducateurs de rue et d’animateurs formés à l’éducation populaire. « Pour faire en sorte que les questions touchant au vivre ensemble soient traitées globalement et sur le long terme, plutôt qu’au coup par coup », stipule le document. »

La mairie ne répond pas aux propositions du collectif :

« En avril, la mairie a dévoilé un plan pour la Villeneuve sur les années 2011-2014 avec des propositions pour l’emploi, l’initiative des jeunes et la sécurité. Michel Destot, maire de Grenoble, affirme avoir débloqué 350 000 euros en faveur du quartier. « C’est un effet d’annonce, estime Alain Manac’h. On n’en voit pas la couleur. » « C’est ridicule ! s’emporte Alain Minault. 350 000 euros, c’est une goutte d’eau, il suffit de voir les millions qu’ils investissent dans Minatec (campus d’innovation en nanotechnologies grenoblois, NDLR) ».

Le 4 juin, le collectif interassociations de la Villeneuve a remis le livre blanc en mains propres à Hélène Vincent, élue municipale en charge du secteur de la Villeneuve. Les auteurs du document n’ont à ce jour reçu aucun retour. Pourtant, les associations avaient travaillé en collaboration avec Jérôme Safar, 1er maire adjoint de Grenoble. « Il nous a baladés ! » dénonce Alain Manac’h, qui a dirigé la réalisation du livre blanc.

« Nos propositions ne sont pas entendues parce qu’elles coûtent et ne rapportent pas beaucoup de voix aux élections », assène Alain Minault. Selon lui, les hommes politiques sont en totale incapacité d’entendre des choses du terrain. Contacté à plusieurs reprises, Jérôme Safar avait accepté de répondre aux questions du Point.fr. Il a finalement décliné l’entretien.»

Et l’AFP du 15 juillet 2011 rapporte des propos du maire :

« On a quasiment utilisé tous les moyens possibles et imaginables à la portée d’une collectivité locale », assure pour sa part Michel Destot, maire PS de Grenoble, en citant les 350.000 euros supplémentaires débloqués pour le quartier cette année.

« C’est le quartier de Grenoble pour lequel on consacre le plus de moyens. Il y a encore malheureusement beaucoup à faire. Il faudra encore des moyens, les moyens de l’Etat notamment », ajoute-t-il. »

Donc le maire estime qu’il a utilisé tous les moyens disponibles à sa portée pour résoudre les problèmes de ce quartier qui d’ailleurs ne différent pas beaucoup d’autres quartiers. Nous ne pouvons pas souscrire à cette vision défaitiste et les associations auteur du livre blanc ont raison de demander plus de moyens humains.

Lors de nombreux conseils municipaux les élus « Ecologie et Solidarité » ont fait des propositions précises pour changer la politique suivie par la majorité et notamment renforcer les moyens humains dans les quartiers. C’est possible à partir du moment où les moyens financiers sont mobilisés pour cela et non pour des opérations de prestige qui coûtent très cher ou des opérations inutiles (démolition du 50 Galerie e l’Arlequin par exemple). Il faut aussi coordonner les actions des différentes administrations et services publics, c’est le rôle du maire de le faire, comme pour les questions de prévention de la délinquance, où le maire est au poste de commande. La déclaration faite à l’AFP est une forme de démission face aux difficultés.

Le collectif inter associations de la Villeneuve qui a rédigé » le livre Blanc » note dans l’édito de ce dernier :

« Alors on n’y peut rien ? Pas si sûr.

Il n’y a pas que les choix de la « grande économie » qui influent sur notre vie quotidienne, et notre manière de vivre ensemble. Ce ne sont pas les habitants qui démissionnent ce sont les réponses proposées, ou parfois l’absence de réponse, qui nous laissent ce goût amer d’abandon. Nous avons identifié plusieurs secteurs sur lesquels nous pouvons peser, et que nous voulons voir s’améliorer. La question de la sécurité est fondamentale. L’éducation est une priorité qui n’appartient pas seulement à l’école. La question de l’occupation du territoire et de la rencontre volontaire avec les jeunes est primordiale. Le maintien des services publics et des petits commerces de proximité en lien avec les véritables besoins des habitants l’est aussi. Là-dessus nous pouvons et nous voulons proposer, pour peu que nous soyons entendus, des réponses concrètes et sans doute, en toute modestie, des embryons de solutions seront trouvées. »

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