Politique économique locale

Publié le 13 octobre 2012
Vue d'artiste du futur Clinatec

Vue d’artiste du futur Clinatec

Le 19 septembre la conférence des Villes, organisée par l’Association des Maires de Grandes Villes de France (AMGVF), dont le président est M. Destot, a planché sur le rôle clef des grandes villes dans la croissance économique et la nouvelle étape de la décentralisation.

M. Destot a notamment déclaré : « Si l’on ne peut qu’être d’accord pour engager un nouveau transfert de compétences au bénéfice des régions, il serait contre productif de leur attribuer toute la compétence économique » ; il a réfuté la notion de chef de file et insisté sur la nécessité de trouver un équilibre entre niveaux de collectivités.

Nous ne partageons pas cette volonté d’autonomisation des communes sur la politique économique. Si on veut l’efficacité c’est bien au niveau de l’Etat et de la région que les grands axes d’une politique économique doivent être définis, c’est le bon niveau territorial. Malheureusement la règle qui fait de la région le pilote de la politique économique a été, ces dernières années, allègrement violée à Grenoble et dans le département à l’occasion des grandes opérations sur la microélectronique à Crolles et la création de Minatec à Grenoble.

La région s’est contentée de suivre le maire de Grenoble qui appliquait la stratégie définie nationalement par le CEA, d’où ce choix de la mono-activité qui n’est pas un choix durable qui aurait pu conduire à la plus grande création d’emplois. La réflexion sur la politique régionale n’a pas eu lieu et dans le contrat avec l’Etat, en Isère tout a été fléché sur cette mono-activité. Dernier avatar de cette politique discutable, CLINATEC, opération pilotée à 100 % par le CEA de Grenoble, a été financée en quasi-totalité par les collectivités territoriales qui n’ont pas eu leur mot à dire.

La dernière enquête de pôle emploi sur les besoins en main d’œuvre en Isère montre que ce sont les services (66%) qui viennent en tête, devant le commerce (12%), l’industrie (10%), l’agriculture 7% et la construction (5%). Dans les services, ce ne sont pas ceux liés au high tech qui dominent, loin de là. Une politique économique locale doit s’intéresser à l’ensemble du tissu économique et privilégier les emplois utiles et durables.

Donc défendons les compétences actuelles de la région comme vrai pilote de la politique économique, et pas seulement comme un guichet qui délivre des subventions aux opérations conduites par d’autres collectivités.

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