Déshabiller Toulouse et mettre Grenoble en petite tenue ?

Publié le 23 avril 2009

Les hyper sociétés empochent les méga aides publiques pour délocaliser ensuite et licencier. La crise dans la microélectronique se poursuit.

Communiqué du 23 avril 2009

La société Freescale (ex Motorola) annonce la fermeture prochaine de son usine de Toulouse qui emploie 1 900 salariés.
Alors que Freescale a beaucoup profité jusqu’en 2008 des aides financières de l’Etat, de la région Rhône-Alpes, du département de l’Isère, de l’agglomération et de la Ville de Grenoble dans l’opération Crolles 2, Freescale, une fois empochées les aides publiques, Freescale a fermé son site de Crolles et annonce aujourd’hui engager 1 000 suppressions d’emplois à Toulouse (où 200 emplois ont déjà été supprimés en 2008).

Encore une fois se vérifie le fait que ces multinationales n’en font qu’à leur tête et empochent les fonds publics puis s’en vont.

L’ADES rappelle son opposition à ce types d’aides publiques sans réelles contreparties durables, qui ne profitent qu’aux actionnaires et empêchent la mise sur pied de politiques économiques sur le long terme qui permettraient de stabiliser des emplois utiles et non délocalisables.

Dans la région grenobloise la crise s’amplifie :

  • SOITEC (qui bénéficie d’aides publiques du Conseil général) essaye de diminuer ses effectifs d’environ 10% en poussant aux départs volontaires et en utilisant la convention mise sur pied par le pôle de compétitivité Minalogic en faisant embaucher certains de ses salariés par les partenaires publics du pôle. C’est une manière déguisée d’obtenir des aides indirectes des pouvoirs publics.
  • ST Microelectronics (qui bénéficie d’aides publiques du Conseil général, de la Métro, de la communauté du Grésivaudan, des villes de Crolles et Grenoble) poursuit le chômage partiel avec d’importantes pertes de salaires pour les salariés. Les risques pour l’emploi persistent, la direction annonce une restructuration de ST Ericson (qui a un site sur Grenoble). Les patrons de ST ont aussi prévu de séparer la représentation du personnel de ST et ST-Ericson ce qui fragilisera les capacités d’intervention des salariés. Pour empocher les subventions publiques, ST s’était engagé, dans la convention dite « nano 2012 », à créer de nombreux emplois à Crolles et Grenoble ; en fait elle fait l’inverse, mais les collectivités continuent à lui verser les subventions.

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