Le programme nano 2012 permet à ST Microelectronics de toucher de très importantes subventions publiques (Etat et collectivités territoriales) avec pour seule contrepartie de créer 600 emplois (dont le coût est très inférieur au montant des subventions publiques !).
Les syndicats s’inquiètent même de la réalité de ces créations.
Voici la motion de l’intersyndicale CGT-CGC-CFDT de ST déposée le 8 avril 2010 à la Préfecture de l’Isère.
STMicroelectronics est une multinationale de la microélectronique. ST-Ericsson est une filiale récente (à partir de mi 2008) de STMicroelectronics (actionnaire majoritaire) et du groupe Ericsson. Sur le site de Grenoble, 2400 salariés issus de STMicroelectronics travaillent dans ces deux entreprises.
Depuis le jeudi 18 mars, plusieurs centaines de salariés (entre 300 et 500 suivant les jours, dont de nombreux ingénieurs) de STMicroelectronics et ST-Ericsson de Grenoble tiennent une assemblée ou manifestent dans ou devant le site une heure chaque jour. Des mouvements sociaux se déroulent également sur les autres sites de ST-Ericsson en France.
Pour 2010, les salariés demandent que les augmentations prévues en octobre pour ST-Ericsson soient appliquées en avril comme pour les salariés de STMicroelectronics, que soit stoppé le processus de séparation entre STMicroelectronics et ST-Ericsson, que soit modifiée la politique salariale des deux sociétés (ajout d’une augmentation générale, suppression des quotas de notation). Petit rappel : en 2009, les salariés n’ont pas été augmentés. Un autre point choquant est le décalage entre la politique salariale imposée aux salariés et les augmentations et bonus des membres du staff.
Ce mouvement d’une force et d’une longueur inhabituelle témoigne d’un malaise très fort à STMicroelectronics et ST-Ericsson Grenoble. Ce malaise est renforcé par les nombreuses restructurations ayant eu lieu sur le site et par l’inquiétude sur l’avenir de certains secteurs. Les salariés s’inquiètent aussi de la stratégie financière court-terme.
Enfin, des interrogations se font jour sur la tenue des engagements pris par nos sociétés dans le cadre de Nano 2012 (création de 660 emplois à Crolles mais aussi à Grenoble).
La direction refuse de discuter sur les points ci-dessus.
Les trois syndicats CFDT, CFE-CGC et CGT du site, constatant l’incapacité de la direction locale à apporter des réponses, se sont adressés aux PDG de STMicroelectronics et ST-Ericsson France. Dans sa réponse, la Direction ne dit rien sur la pérennité de l’UES ; confirme la séparation de STMicroelectronics et ST-Ericsson, ne donne aucun engagement quant au soutien de ST pour l’activité de ST-Ericsson. Dans le même courrier, tout changement de politique salariale est refusé. Aucune négociation sur ces sujets n’est acceptée.
Face à ce constat, les syndicats interpellent les pouvoirs publics, qui ne peuvent rester indifférents à la situation puisque l’Etat est actionnaire de STMicroelectronics et que les deux sociétés reçoivent de nombreuses subventions publiques. Les Pouvoirs Publics doivent en effet veiller à ce qu’une politique sociale de qualité soit appliquée et que les financements publics servent le développement industriel dans nos entreprises.
Voici précisément nos demandes :
Sur la politique sociale :
Le statut social dans notre site doit être unique, l’Unité Economique et Sociale aux niveaux France et site doivent être pérennes. Le statut social constitue une garantie d’emploi et de mobilité dans les deux entreprises pour tous les salariés.
La politique salariale doit être unique ; les augmentations actuelles doivent être réellement négociées.
Sur l’avenir des entreprises et la politique industrielle :
Les engagements (investissements et financements) liés à Nano 2012 doivent être explicités auprès des élus du personnel. La stratégie industrielle doit être démontrée avec une vision à long terme et des engagements précis. La stratégie financière à court terme doit être abandonnée.
Nous demandons en outre que les Pouvoirs Publics interviennent auprès de la Direction pour qu’elle négocie avec les représentants du Personnel.
Mots-clefs : Nanos
Je trouve indécent de manifester pour le salaires alors qu’une partie importante de la population va se retrouver en fin de chomage…D’autre part si les élus du personnel veulent se renseigner sur les financements de nano2010, ils n’ont qu’a le faire, on est en démocratie.
Les salariés du semi-conducteur participent indirectement à la dégration sociale du monde dans lequel nous vivons. Ils restent privilégiés car isl sont sur un secteur porteur. Leur emploi sera sauvegardé si la qualité de leur travail est meilleure qu’en Asie. Qu’ils aillent travailler aux champs, ils auront plus de tranparence sur leur environnement…
J’imagine qu’il ne vous viendrait pas à l’idée de manifester pour défendre les droits des chômeurs ? Ni de vous rendre compte que la bonne revendication c’est de tirer tout le monde vers le haut, et non pas tout le monde vers la bas ? En quoi cela aidera-t-il les chômeurs en fin de droit si les salariés de ST (ou n’importe quels autres) ont une baisse de pouvoir d’achat ?
Quant à la démocratie sur les dossiers nanos, vous n’avez pas du bien lire nos articles : un des principaux problèmes auquel nous sommes confrontés, c’est l’opacité qui entoure ces question. Voir par exemple le dossier « Clinatec, la santé publique classé secret industriel » : https://www.ades-grenoble.org/wordpress/2009/09/27/clinatec-la-sante-publique-classee-secret-industriel/ La démocratie, vraiment ?
L’ADES nous a signalé votre commentaire. Nous nous permettons d’apporter les éléments de réflexion suivants, en espérant que cela pourra contribuer à un débat utile.
Ce qui est indécent, ce n’est pas les revendications des salariés, mais le fait que les actionnaires voient leurs dividendes multipliés par 2.3 alors que la politique salariale est à la traîne (0% en 2009 et 2.2% en 2010 ) et qu’il y a des suppressions d’emplois. En outre, il faut savoir qu’une part des salariés de STMicro sont payés juste au-dessus du SMIC. Diviser les salariés entre ceux qui pourraient défendre leurs intérêts et ceux qui n’en auraient pas le droit ne règlera pas grand chose. Il vaut mieux essayer de se rassembler pour être plus forts contre ceux qui nous cassent et épuisent la planète.
La microélectronique est une industrie très importante pour l’ensemble du secteur industriel, et la perdre serait lourd de conséquences pour l’emploi, en particulier dans le bassin grenoblois. Bien sûr, on peut penser que l’industrie est nuisible ou qu’elle a fait son temps. Ce n’est pas notre avis. Pour nous, le secteur industriel crée des richesses, contribue aux besoins de la population, crée des emplois, de l’ouvrier à l’ingénieur. Bien sûr, il est nécessaire de rester critiques, car dans le système économique actuel, ce qui est produit n’est pas conçu pour répondre aux différents besoins (énergie, transports, santé, …), mais d’abord pour le profit des actionnaires.
Enfin, c’est bien parce qu’on est en démocratie qu’il faut demander des comptes au sujet de l’utilisation des fonds publics. Les collectivités locales de la Région, au département, à la Métro et dans les mairies de Crolles et Grenoble contribuent au financement de STMicro tout en donnant une très faible information aux citoyens ou aux représentants du personnel, en particulier sur nano 2012 qui devrait créer 660 emplois de 2008 à 2012 et dont on n’a pas vu l’ombre d’un seul à ce jour. Nous pensons que les salariés et leurs représentants ont un grand rôle à jouer pour vérifier que l’argent public est utilisé conformément à l’intérêt général et aux engagements pris.
Pour conclure, n’oublions pas qu’il n’existe pas de démocratie dans l’entreprise et que notre syndicalisme est le seul contre-pouvoir en son sein.
CGT ST-Grenoble
@LAURENT
C’est vrai nous sommes en Démocratie , il n’ y a qu’ à demander.
Exemple : Notre Président , après une année de mandature s’est augmenté de 173 % …cela ne doit pas gêner les chomeurs car c’est hausse , importante il est vrai !!!
Pierre
Bonjour, moi je pense qu’il faut faire une action, cependant les grèves n’ont pas eu l’impact souhaitées car il n’y avait pas assez de monde mobilisé.
Mais, si on faisait une opération » escargot « , c’est à dire travailler correctement avec le respect des procédures, aller jusqu’au bout des procédures et prendre le temps de faire son travail sans se presser alors on risque de créer un » bouchon » en salle.
Pour les ingé et cadre, cela pourrait se traduire par des départs entre 16 et 17h, et là il y aurait plus de monde qui suivrait, et en plus on serait toujours payé puisqu’on continue à travailler mais différemment.
StM génère plus de profits que ce qu’on peut s’imaginer et notre CEO lui aussi s’est très très bien augmenté en 2008 et 2009, pendant que Nous n’avons eu que nos yeux pour pleurer.