Lycée Mounier : la mobilisation doit se poursuivre et s’amplifier

Publié le 22 octobre 2010

Si les résultats sont positifs ils demeurent encore insuffisants.

La détermination des enseignants, des personnels, des élèves, de leurs parents fait évoluer les positions du maire et du président de la région dans le bon sens, mais rien n’est acquis. Si les positions des responsables politiques évoluent plutôt favorablement il ne faudrait pas oublier que le rectorat poursuit son projet de déploiement des enseignants, des élèves et des personnels dans d’autres établissements. Il est urgent d’agir à ce niveau pour arrêter ce projet de l’administration rapidement. Il est de la responsabilité du Président de la région et du maire d’intervenir fermement auprès du rectorat pour arrêter ce projet, d’autant plus que c’est le Président de la région qui a démarré toute cette opération.

L’ADES soutient la position non négociable du collectif Mounier : pas de fermeture, pas de redéploiement, la rentrée 2011 au lycée Mounier, après une expertise indépendante sur la sécurité.

Le 18 octobre, un communiqué du Président de la région précise :

« Jean-Jack QUEYRANNE, Président de la Région Rhône-Alpes, a reçu ce samedi 16 octobre, pendant plus de 3 heures, une délégation du conseil d’administration du lycée Emmanuel Mounier à la mairie de l’Isle-d’Abeau. A l’issue de cet entretien, Jean-Jack QUEYRANNE a réaffirmé qu’en l’état actuel des rapports d’expertise dont il dispose, il ne pouvait autoriser la poursuite de l’activité du lycée au-delà de l’année scolaire en cours. Le Président du Conseil régional a proposé qu’une nouvelle expertise soit commandée par les services de la Région Rhône-Alpes sur la possibilité d’utiliser les bâtiments D et E pendant la durée que prendrait une reconstruction sur place. Les bâtiments D et E demeurent maintenus sous surveillance permanente comme le préconisent les rapports d’expertise de 2010. Jean-Jack QUEYRANNE a donné connaissance à la délégation de la réponse négative que lui a faite le Président, qu’il avait sollicité pour l’utilisation des locaux de l’IUFM de Grenoble. Le Président de l’Université a indiqué que les enseignements dispensés dans ses locaux n’offraient aucune possibilité afin d’accueillir les élèves du lycée Emmanuel Mounier. Le Président de la Région a annoncé qu’un groupe de projet serait constitué rapidement avec les services du Rectorat, les représentants de la Ville de Grenoble, de la Métro et du Conseil général de l’Isère, les représentants des enseignants, des personnels et des parents d’élèves. Ce groupe de projet sera appelé à travailler sur la base des études qui avaient été réalisées dans la perspective de la restructuration du lycée Emmanuel Mounier. Jean-Jack QUEYRANNE a enfin rappelé que le tènement actuel du lycée Emmanuel Mounier demeurera destiné à un établissement public de formation qui pourra être un lycée d’enseignement général. La Région a d’ailleurs maintenu l’autorisation de programme de 20 millions d’euros. »

Il y a dans ce courrier, au moins deux éléments qui ne permettent pas d’être totalement rassurés quant aux intentions du Président de la Région. D’abord, la nouvelle expertise, commandée par les services de la Région qui devra déterminer « si les bâtiments D et E peuvent être utilisés pendant la reconstruction » in situ, sachant que le Président s’empresse de souligner aussitôt que ces mêmes bâtiments » demeurent maintenus sous surveillance permanente comme le préconisent les rapports d’expertise de 2010″. Aussi, au regard du contexte et des soupçons légitimes qui ont pesé sur cette décision, ne serait-il pas judicieux, puisqu’il faut une expertise, que celle-ci soit indépendante des services de Conseil Régional ? D’autre part, n’y aurait-il aucune alternative à l’utilisation des bâtiments D et E ?

Enfin, on ne se plaindra pas de la création d’un groupe de projet arraché par la forte mobilisation du collectif Mounier. Cependant, là encore, la vigilance est de mise car le courrier indique que « ce groupe de projet sera appelé à travailler sur la base des études qui avaient été réalisées dans la perspective de la restructuration du lycée Mounier ». Voilà une phrase suffisamment ambigüe pour que chaque partie l’interprète à sa manière. Groupe de projet, expertise, un temps que le rectorat pourra mettre à profit pour engager son projet de redéploiement.

Coté mairie de Grenoble : le maire évolue lentement mais moins vite que le conseil municipal. Un vœu adopté en fin de conseil du 18 octobre par la majorité municipale et les écologistes (le maire étant absent et la droite UMP ayant quitté la séance) avance timidement dans le sens des demandes du collectif Mounier :

« Pendant les travaux de reconstruction, nous devons trouver les moyens de maintenir l’unité du lycée Mounier pour la réussite des élèves de ce lycée et la cohérence de l’équipe pédagogique. Dans ce contexte, le Conseil Municipal de Grenoble réuni le 18 octobre 2010 demande que le Conseil régional et le groupe de travail, étudient en priorité la reconstruction, sur site ou à proximité, d’un nouveau lycée »

On ne peut totalement se satisfaire de ce vœu qui demande que le Conseil Régional étudie en priorité la reconstruction sur le site ou a proximité. On ne peut faire état de « priorité » si l’on considère que la reconstruction est un passage obligé, pas plus que de proximité puisque cette reconstruction doit se réaliser in situ. Pour l’ADES qui soutient la position non négociable du collectif Mounier, l’avenir ne peut se dessiner que sous les conditions suivantes: pas de fermeture, pas de redéploiement, la rentrée 2011 doit avoir lieu au lycée Mounier, sa reconstruction en lieu et place de l’actuel établissement.

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