Le 50 Galerie de l’Arlequin, toute une histoire

Publié le 25 mars 2011

Comme si l’histoire bégayait, tout commence dans les années 1993/1994. Le maire corrompu de l’époque avait déjà envisagé la démolition du 50 Galerie de l’Arlequin. Son adjointe, également présidente de l’organisme de logements sociaux l’Opale (aujourd’hui ACTIS) avait clairement indiqué aux habitants que la décision était prise et que l’on n’y reviendrait pas. Au cours de sa campagne pour les élections municipales de 1995, le candidat M. Destot clamait haut et fort que ce projet « n’avait ni queue, ni tête » et que lui, une fois élu, il ne serait plus question de démolition. Par la suite on a pu constater que les promesses non tenues étaient devenues au fil du temps une manière de gérer la ville. On pourra toujours arguer que depuis 1995, la vie, la ville, la société ont bien changé. Certes, pour reprendre une expression récurrente du premier magistrat de cette ville « il ne suffit pas d’affirmer pour avoir raison », d’autant plus en effet quand ces mêmes affirmations ne correspondent pas à la réalité. L’idée d’ouvrir la Villeneuve sur la ville, permettant par exemple un accès à tous au parc J. Verlhac, n’est pas totalement absurde et mérite débat. En revanche, affirmer que cette ouverture ne peut se réaliser autrement qu’en détruisant le 50 galerie de l’Arlequin est pour le moins saugrenu, puisqu’en arrière plan, un bâtiment barre l’horizon et interdit de fait cet accès. Le cabinet d’architectes INTERland, choisi par la ville pour mener à bien le projet de renouvellement urbain, ne s’y est pas trompé en n’intégrant aucune démolition dans son projet. Il en a fait les frais et s’est aussitôt fait remercier.

Le renouvellement urbain c’est aussi et surtout un long processus qu’il est convenu d’appeler concertation. Mais là encore, on a pris quelques libertés avec le projet lui-même, mais aussi le relogement des locataires des 65 logements appelés à être démolis, et d’une manière générale avec les règles imposées par l’ANRU (Agence Nationale du Renouvellement Urbain) : une charte du relogement non signée, des propositions de relogement floues quant aux quartiers retenus, la surface des appartements, coût des loyers et des charges… Ce qui n’empêche pas l’adjointe au logement de signer en novembre 2010, conjointement avec le conseiller municipal délégué à la politique de la ville, une lettre au ton comminatoire avec cette phrase soulignée en caractère gras « …vous allez devoir déménager… » Et comme s’il fallait enfoncer le clou, il est précisé par ailleurs que trois refus de relogement déboucheront sur une expulsion. C’était la rubrique « volet social » de l’ANRU, vu par les élus de la majorité.

Il est clair que cette opération, prise par le petit bout de la lorgnette, est mal enclenchée depuis le début. Le renvoi sans ménagement du cabinet d’architecture INTERland en est une parfaite illustration et laisse soupçonner à tort ou à raison que les jeux sont faits. Ne serait-il pas temps de s’arrêter, de reprendre le projet de renouvellement urbain dans sa dimension globale avec l’ensemble des acteurs et au premier chef, les habitants ? Est-il totalement inconcevable pour cette majorité, qui s’honorerait en le faisant, d’envisager un moratoire ?

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