GEG et l’électricité verte, le mauvais gag !

Publié le 29 avril 2011

Avec les factures, GEG a transmis à ses « clients grenoblois » un document qui fait l’apologie de l’électricité « verte » et propose pour un surcoût de 2 € par mois d’avoir de l’électricité 100% d’origine renouvelable.

« En souscrivant à l’Option Verte, vous bénéficiez d’une électricité garantie 100 % d’origine renouvelable. Pour tout kilowattheure d’électricité verte consommé, GEG (au travers de sa filiale GEG-ENeR) s’engage à réinjecter sur le réseau un kilowattheure produit à partir de ses microcentrales hydroélectriques, photovoltaïques et de son parc éolien. Ces modes de production d’électricité verte sont à la fois efficaces, économiques et respectueux de l’environnement. Choisissez de l’électricité verte garantie 100% d’origine renouvelable. 2 € TTC par mois seulement. »

Sur la même page on lit : « La production d’électricité propre (cogénération) et renouvelable (hydroélectricité, éolien et solaire) de GEG représente plus de 22% de la consommation annuelle des Grenoblois, soit 210 GWh par an »

Puisque nous consommons déjà toute l’électricité « propre » produite par GEG, il n’y a donc pas besoin de payer les 2 € pour avoir les « bons » kilowattheures !

De plus, évidemment, l’interconnexion des réseaux électriques ne permet pas de savoir d’où proviennent les électrons qui se déplacent jusqu’à notre compteur électrique.

Drôle de service public qui propose des tarifs différents à ses « clients » en jouant sur la fibre écologique, comme s’il s’agissait de leur vendre un produit quelconque. Un vrai service public a des usagers et non des clients ! Vivement que le comité des usagers de GEG se réunisse pour réagir vertement contre cette dérive mercantile.

Comme chaque abonné paie la CSPE (contribution au service public d’électricité), dont le montant dépend du nombre de KWh consommés (pour 2011, 7,5 €/MWh), chacun paie déjà pour la production d’une électricité d’origine renouvelable. En effet, les deux tiers de cette contribution permettent à EDF et aux producteurs locaux d’assumer le surcoût associé aux politiques de soutien aux énergies renouvelables et à la cogénération selon les termes de la loi du 10 février 2000 de rachat de l’électricité produite par les panneaux photovoltaïques des particuliers par exemple.

Sur 210 GWh consommés annuellement par les Grenoblois, la CSPE récoltée par GEG est donc de 7,5 x 210 x 1000 = 1 575 000 euros, dont les deux tiers (soit 1 050 000 euros) lui servent à assumer le surcoût évoqué ci-dessus.

Pour 2011, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) estime les charges prévisionnelles de ce surcoût à 3,47 milliards d’euros et elle évalue à 12,90 euros/MWh, la contribution qui serait nécessaire pour les compenser. Il semblerait que GEG ait trouvé, par cette offre vertueuse un moyen d’appliquer une augmentation complémentaire déguisée de la CSPE, qui a déjà été majorée de 3 € (soit + 66,67%) au début 2011. Le complément de 2 € suggéré par GEG, aboutirait à une augmentation de 111,11% entre 2010 et 2011 sur le poste de la vertu de notre consommation d’énergie électrique.

Pourquoi ne pas l’expliquer clairement aux usagers ?

Décidément les services publics de l’énergie à Grenoble devraient être sérieusement repris en main par des élu-es ayant le sens du service public et non celui du seul affairisme !

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.