Interland et la démolition du 50 galerie de l’Arlequin

Publié le 24 juin 2011

En juillet 2009 la majorité municipale sélectionne une équipe d’architectes réputés regroupés dans le cabinet INterland. Leur conception de la rénovation urbaine est connue et largement publiée : au lieu d’opérations de construction/démolition qui souvent ne permettent pas aux habitants de revenir dans leur quartier, et qui font fi de toute une mémoire tissée parfois durant des vies, ils proposent de rénover même des tours d’après guerre bâties trop rapidement devant l’urgence de loger les sans-abris.

Ce cabinet d’architectes a montré que ces rénovations, au final quand tous les coûts sont intégrés, sont moins chères que les destructions médiatiques de barres d’immeubles.

La majorité attend de ce cabinet qu’il préconise le contraire de tout ce qu’il a proposé dans des cas semblables et même dans des bâtis bien plus dégradés. On peut se demander pourquoi cette majorité municipale a, dans un premier temps, choisi ce cabinet d’architectes sachant que ses préconisations ne correspondraient pas à son projet de démolition du 50 galerie de l’Arlequin ?

Les élus du groupe « Ecologie et Solidarité » ont demandé les rapports remis par le cabinet INterland à la Ville. Ces études étant publiques et propres à fonder la décision de démolir ou non les 68 appartements du 50 Galerie de l’Arlequin, elles devraient être communiquées aux élus et aux citoyens qui en font la demande. Mais cela ne va pas de soi, puisque les élus se sont trouvé dans l’obligation de solliciter la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs).

Des habitants ont pu avoir un accès limité à ces rapports. On peut en lire des extraits dans le journal « Traits d’Union » de l’Union de Quartier Villeneuve 1 :

« La démolition des logements (50, 130) et des équipements existants n’est pas compatible avec notre projet de transformation. Les études et analyses démontrent que l’opportunité n’est pas confirmée. Elle n’opérera pas de changement d’image qualitatif et ne produira pas les effets d’entrée sur le parc attendus, compte tenu des arrières-plans bâtis ; des pignons hauts et fermés, créés par la démolition. Elle va produire dans un premier temps une image négative de la construction. Elle est coûteuse. Des dépenses très lourdes pour la collectivité et les bailleurs (selon le scénario ANRU 21 M€ HT destinés à la démolition-reconstruction de 85 logements), contre 6 M€ HT destinés à la rénovation. Ce montant de 21 M€ HT permettrait la rénovation de 380 logements). »

Cette démolition est donc une mauvaise affaire pour les habitants du quartier et pour les finances de la ville et d’ACTIS. Il semblerait que cette démolition soit beaucoup plus compliquée et chère que prévu (à suivre).

A propos d’ouverture de la Villeneuve

Dimanche 19 juin une petite centaine de membres de différentes « Batucada » (percussions traditionnelles du Brésil) de la région s’est réunie sur la place Rouge au cœur même de la Villeneuve. Ils ont joué et fait jouer les habitants durant 2-3 heures. Une véritable… ouverture, tant souhaitée par la mairie de Grenoble, sans démolition de logements, mais en construisant des liens sociaux, autour d’une activité ludique, très liée à ce quartier.

Mots-clefs : ,

Le commentaires sont fermés.